Bilans de santé

Il y aura un avant et un après le malaise estival de Nicolas Sarkozy qui marque une étape importante de son quinquennat. En effet, celui que l’on caricaturait en super héros invincible, indestructible, transcendant les lois biologiques par sa résistance et son hyper activité a mis un genou à terre. Cela nous rappelle que le Président est tout simplement un homme avec ses forces et ses faiblesses. Ainsi, les effets conjugués d’un régime draconien, du stress dû à son tempérament, et de la charge de travail qu’il s’impose, ont eu raison de sa résistance légendaire. Ce petit incident de parcours est bien évidemment hautement symbolique. En clair, après avoir payé ses excès sur le plan physique, Nicolas Sarkozy pourrait également payer l’addition sur le plan politique.

 

En effet, s’il y a bien un qualificatif qui décrit le Président, c’est celui d’être excessif. Lui à qui l’on reproche souvent de trop en faire et qui répond malicieusement qu’à son sens il « n’en fait pas assez » a cette fois été pris à son propre jeu. Il est clair que le meilleur ennemi du Président est bien le Président lui même. Paradoxalement, ses efforts pour paraître en bonne santé, jeune, svelte et maîtrisant son image, auront été in fine contre productifs.

 

Au même moment, un malaise frappe ailleurs, au Parti Socialiste. Le diagnostic médical du malade PS pourrait se résumer en trois points : Premièrement un problème récurrent de leadership, puisque le Parti n’a pas encore trouvé celui ou celle qui serait capable de le mener à la victoire lors de la prochaine présidentielle. Deuxièmement, un problème idéologique et un problème de positionnement sur l’échiquier politique. Enfin, le PS n’a toujours pas trouvé son projet de société et existe toujours en s’opposant plutôt qu’en proposant. Il semble donc que le PS soit gravement menacé et si Nicolas Sarkozy a mis un genou à terre, le parti à la rose semble quant à lui KO debout.

 

Paradoxalement, alors que le malaise présidentiel nécessiterait un ralentissement de la cadence pour Nicolas Sarkozy, les maux du Parti Socialiste exigent quant à eux un passage à la vitesse supérieure pour l’état major de la rue de Solferino.

 

 

La phrase de la semaine :

«Le succès, c’est du Viagra pour le mouvement.» de Daniel Cohn-Bendit au sujet du succès électoral des ses listes aux Européennes.

 

rôme Boué