La convalescence de l’industrie française se poursuit à pas de sénateur. En effet, après avoir flambé de 2,8 % en mai, en correction de l’écroulement des mois précédents, la production industrielle est restée dans le vert en juin, mais n’a progressé que de 0,3 %. Et ce presque exclusivement grâce à la bonne tenue de la production automobile qui a encore augmenté de 5,3 % en juin, après un saut de 12,2 % en mai. Les résultats de la prime à la casse sont donc conséquents mais montre également que sans cette dernière, l’automobile française aurait continué de souffrir.
Autre bonne nouvelle, la production de biens d’équipement a progressé de 1,3 % en juin, après une hausse de 2,7 % en mai. Autrement dit, après avoir exagérément désinvesti, les industriels français se rendent qu’il est indispensable de reprendre le chemin de l’investissement s’ils veulent rester compétitifs.
Pour autant, au-delà de ces évolutions favorables, qui montrent que la situation de l’économie française n’est pas celle des années 30, il faut souligner que la fragilité reste de mise.
D’ailleurs, en dépit du rebond des deux derniers mois, le glissement annuel de la production industrielle est encore de – 12,8 %. S’il s’agit évidemment d’un mieux certain par rapport aux – 18,9 % d’avril dernier, on ne peut pas dire que la croissance forte soit au rendez-vous. En outre, sur l’ensemble du deuxième trimestre, la production accuse un recul de 0,8 %, ce qui est certes bien mieux que les – 7,3 % du premier trimestre 2009 mais indique que la production industrielle a enregistré cinq trimestres consécutifs de baisse. Du jamais vu depuis l’après-guerre.
Ces évolutions montrent également qu’au deuxième trimestre 2009, le PIB hexagonal devrait reculer de « seulement » 0,5 %, ce qui constituerait néanmoins là aussi un cinquième trimestre consécutif de baisse.
En conclusion, si l’amélioration de l’industrie et de l’économie française dans son ensemble est indéniable, il est tout aussi certain que ce mouvement reste on ne peut plus fragile et ne survivrait pas à un euro durablement trop fort ou à une augmentation des taux d’intérêt. N’oublions pas que le rebond enregistré depuis deux mois est principalement dû à un effet de correction de la chute passée et à la baisse des taux d’intérêt et de l’euro du début
Marc Touati