La zone euro souffre toujours

L’actualité économico-statistique aux États-Unis sera marquée cette semaine par la publication lundi de l’indice ISM des directeurs d’achats dans les services et s’achèvera vendredi par les chiffres du commerce extérieur.

En France nous connaîtrons mardi les chiffres de la balance commerciale et vendredi les statistiques de la production industrielle.

Mercredi nous suivrons la publication des comptes nationaux de la zone euro qui devrait confirmer la chute historique du Produit Intérieur Brut européen pour le premier trimestre et enfin jeudi sera marqué par l’annonce sans surprise du statu quo sur les taux de la Bank of England qui a déjà utilisé toutes ses cartouches.

 

Lundi 6 juillet, 16h (heure de Paris) : Nouvelle hausse de l’indice ISM des directeurs d’achats dans les services en juin.

Après deux mois consécutifs de baisse, l’indice ISM non-manufacturier, qui mesure l’activité dans les services, s’est redressé en avril et en mai pour atteindre 44. La bonne tenue de la consommation des ménages américains nous permet d’anticiper une nouvelle hausse de cet indice qui devrait se rapprocher un peu plus de la barre des 50 pour atteindre 46 en juin.

 

Mardi 7 juillet, 8h45 : Petite augmentation du déficit extérieur Français.

Après être reparti à la hausse en janvier (4,6 milliards d’euros) le déficit commercial français qui a atteint son plus bas niveau de l’année en avril à 3,7 milliards, devrait se creuser en mai pour atteindre 4 milliards d’euros. En effet du fait de la hausse de l’euro les exportations qui n’avaient reculé que de 1,7% en avril devraient régresser plus fortement et les importations qui avaient décliné de 3,1% devraient quant à elles baisser moins fortement.

 

Mercredi 8 juillet, 11h : confirmation de la chute historique du PIB eurolandais au premier trimestre.

En récession depuis le printemps 2008, la zone euro qui a subi une baisse de 0,2% de son produit intérieur brut au deuxième et au troisième trimestre 2008 avait malheureusement « aggravé son cas » au quatrième trimestre 2008 en chutant de 1,8%. La publication finale des comptes nationaux de la zone euro pour le premier trimestre 2009 devrait confirmer la chute historique du PIB (- 2,5%,- 4,8% YoY). Ceci notamment du fait des effets de l’euro trop fort et de la baisse de la demande mondiale qui, conjugués à la crise du crédit et de l’immobilier, ont durement affecté les composantes du PIB eurolandais. Si la zone euro traverse actuellement une période de rattrapage, cette reprise technique demeure toutefois très fragile. En effet si l’euro se réapprécie durablement, que les cours pétroliers augmentent encore et que la BCE adopte une politique moins accommodante la reprise qui se dessine pourrait très rapidement disparaître.

 

Jeudi 9 juillet, 13h30 : Statu quo pour les taux de la Bank of England qui a déjà utilisé toutes ses cartouches.

L’explosion de la bulle immobilière et la crise du crédit affectent durement les ménages britanniques, très exposés à l’endettement. Dans ce contexte déprimé et face à l’ampleur de la récession outre-Manche, la Banque d’Angleterre qui avait procédé en février à une baisse de 50pb de son taux de base, a de nouveau baissé ce dernier en mars de 50 pb pour atteindre 0,50% soit un plus bas historique. Le maximum a donc été fait pour sauver l’économie de sa Majesté et la Banque d’Angleterre ne pouvant plus utiliser l’arme monétaire, maintiendra son taux de base à 0,50 % en juillet.

 

Vendredi 10 juillet, 8h45 : La production industrielle française reste faible mais se reprend en mai.

 Après avoir chuté de 4,2 % sur le seul mois de janvier et après un léger mieux en février avec un recul de seulement 0,9 %, la production industrielle française a affiché une baisse de 1,4% en avril. En glissement annuel le recul a atteint 18,8 %, son plus bas niveau depuis la création de la série en 1980.

Cependant, les industriels français qui avaient pêché par excès de pessimisme commencent à retrouver leurs esprits comme le montre l’amélioration de l’indice de la production passée pour mai de l’enquête INSEE dans l’industrie. De fait, la production industrielle française devrait croître de 0,4% en mai, toutefois son glissement annuel demeurera très faible aux alentours des – 16,8%.

 

Vendredi 10 juillet, 14h30 : petite hausse du déficit commercial américain en mai .

Après sept mois consécutifs de baisse et après avoir atteint un plus bas depuis novembre 1999 à 26 milliards de dollars en février, le déficit commercial américain qui était reparti à la hausse depuis deux mois pour atteindre 29,1 milliards en avril devrait se creuser un peu plus en mai.

En effet, le ralentissement de la demande mondiale pénalise les exportations et le rebond d’environ 30% du baril en mai qui alourdit la facture énergétique américaine, devraient creuser le déficit commercial américain qui pourrait atteindre 30 milliards en mai.

Jérôme Boué