Etats-Unis : La reprise en douceur continue

Cette semaine économico-statistique sera particulièrement dense aux Etats-Unis. Nous suivrons mardi l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board puis mercredi l’indice ISM manufacturier pour finir exceptionnellement jeudi en raison du long week end du quatre juillet, le rapport sur l’emploi.

De l’autre côté de l’Atlantique, la semaine démarrera lundi par la publication de l’indice de confiance dans l‘économie de la zone euro, et sera suivi par la première estimation de l’inflation mardi, pour finir par la réunion de la BCE et la décision sur le taux refi jeudi.

 

Lundi 29 juin, 11h (heure de Paris) : l’indice de confiance dans l’économie augmente encore en juin dans la zone euro.

Après avoir atteint un plus bas historique à 64,7 en mars, l’indice de sentiment économique dans la zone euro qui est reparti à la hausse pour la première fois depuis onze mois en avril à un niveau de 67,2 a confirmé sa progression en mai en atteignant un niveau de 69,3. La confiance se rétablit progressivement dans la zone euro et cet indice devrait encore augmenter en juin pour atteindre un niveau de 71. Et ce, dans le sillage de l’amélioration décrite notamment par les dernières enquêtes IFO et INSEE en Allemagne et en France. Attention cependant au retour de bâton en cas d’appréciation durable de l’euro.

 

Mardi 30 juin, 11h : La zone euro entre en déflation.

L’inflation de la zone euro, qui avait atteint en glissement annuel un plus haut au mois de juillet 2008 à 4%, recule tous les mois depuis lors, tirée par la chute du prix du pétrole et des matières premières. Cependant, après avoir atteint +1,1% en janvier, l’indice des prix à la consommation a connu une petite hausse en février pour remonter à +1,2% en glissement annuel, du fait de la légère hausse des prix énergétiques de ce début d’année. Mais cette reprise fut de courte durée puisque l’inflation a retrouvé le chemin de la baisse depuis trois mois et devrait encore reculer en juin pour entrer en territoire négatif à – 0,1%, atteignant ainsi un nouveau plus bas historique et marquant l’entrée de la zone euro en déflation.

 

Mardi 30 juin, 16h : nouvelle hausse de la confiance des ménages américains en juin.

Après un premier rebond en mars, l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board qui avait augmenté spectaculairement de 51,7% sur le seul mois d’avril pour atteindre un niveau de 40,8, a encore progressé significativement en mai pour afficher un niveau de 54.9. Cet indicateur avancé de la consommation devrait encore progresser en juin pour atteindre un niveau de 56. Ceci notamment du fait des effets de la baisse des taux d’intérêt et des prix à la consommation, sans oublier les effets de la relance Obama.

Mercredi 1er juillet, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière se redresse encore en juin.

Après avoir fortement baissé de septembre à décembre 2008, mois au cours duquel il a atteint un plus bas historique à 32,9, l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis est en hausse constante depuis janvier 2009. La baisse des taux d’intérêt et le début de la relance budgétaire joueront dans le sens d’une poursuite de l’amélioration de l’indice ISM manufacturier qui devrait augmenter pour le sixième mois consécutif et atteindre 45 en juin (contre 42,8 en mai). Cet indice se rapproche donc progressivement de la barre des 50, marquant la frontière entre la contraction et l’expansion de l’activité.

Jeudi 2 juillet, 13h45 : Statu quo pour le taux refi de la BCE.

Après avoir abaissé son taux refi de seulement 0,25 point en avril et en mai, la BCE, qui, semble-t-il, n’a toujours pas pris la mesure de la gravité de la situation économique et sociale, a laissé inchangé son taux refi en juin à 1%.

Qu’il s’agisse de la baisse historique de son PIB au premier trimestre 2009 : -2,5 % et -4,6 % en glissement annuel, de l’euro qui reste beaucoup trop cher au regard des fondamentaux économiques ou de la déflation qui devrait frapper la zone euro en juin, tout milite pour une baisse du taux refi en juillet. Malheureusement, s’appuyant sur les récentes améliorations (très relatives) dans la zone euro notamment révélées par les dernières enquêtes IFO, INSEE ou PMI, nous anticipons que la BCE laissera inchangé son taux refi en juillet. Une fois de plus la BCE jouera donc contre son camp, retardant davantage le retour de la croissance dans la zone euro.

Jeudi 2 juillet, 14h30 : les destructions d’emplois ralentissent encore mais restent fortes aux Etats-Unis.

Si les derniers indicateurs américains (hausse significative des commandes de biens durables, rebond des mises en chantier et des permis de construire, progression de la confiance des ménages et rebond de la consommation, hausse des indices ISM dans l’industrie et dans les services) nous montrent que tous les ingrédients du retour à la croissance sont en place outre-Atlantique, l’indicateur retardé que constitue l’évolution de l’emploi devrait quant à lui continuer de se détériorer. Ainsi, en juin, le taux de chômage devrait atteindre un plus haut depuis 1983 à 9,5 %. Parallèlement après avoir décliné de 46% en mai, le nombre de destructions d’emplois salariés demeurera élevé même s’il devrait encore baisser à 330 000 contre 345 000 en mai.

Jérôme Boué