Nicolas Sarkozy tape du poing

Nicolas Sarkozy s’est encore récemment fâché tout rouge d’une manière dont lui seul a le secret. La raison du courroux présidentiel : des ministres affichant ouvertement leurs ambitions de promotion au sein du gouvernement… Ainsi récemment Hubert Falco a affiché son goût pour le ministère de l’agriculture, Nadine Morano pour l’Intérieur voir l’Education nationale ou encore Christine Lagarde pour la Justice. Avoir de l’ambition lorsque l’on est au gouvernement est désormais un crime de lèse majesté… On croit rêver et Nicolas Sarkozy doit avoir la mémoire courte ou diablement sélective pour s’offusquer de la sorte.

 

Tout jeune ministre du budget, de la communication et porte parole du gouvernement Balladur, il affirmait lui même dans son ouvrage Libre « le volume de ma tête avait sensiblement enflé » et il se voyait déjà à Matignon après la victoire de ce cher Edouard. De même en 2002 alors qu’il avait activement participé à la réélection de Jacques Chirac, il n’hésitait pas à afficher ses prétentions au grand jour, se voyant encore une fois à Matignon. Et lorsque la rue de Varenne fut attribuée à un illustre inconnu Jean Pierre Raffarin, il n’hésita à manifester son mécontentement. D’ailleurs tout au long de sa présence au gouvernement, il n’eut de cesse de vouloir en prendre la tête. Plus récemment on vit comment son ambition hypertrophiée et son ego gonflé à l’hélium le poussèrent a essayer de conserver la présidence de l’Union Européenne au delà du terme fixé.

 

En tapant sur les doigts de certains ministres qui affichent leurs ambitions, Nicolas Sarkozy leur demande de faire ce qu’il dit mais un peu moins ce qu’il fait. D’ailleurs Nadine Morano pensait un peu naïvement que son patron apprécierait ce mode opératoire chez ses collaborateurs, lui même n’ayant jamais caché ses ambitions. Grossière erreur… En effet c’était sans compter sur la personnalité de Nicolas Sarkozy qui a passé sa vie à forcer le destin mais qui de son côté ne supporte pas qu’on lui force la main. De même c’était oublier le phénomène de cour qui a atteint des proportions impressionnantes sous le règne de Nicolas 1er. Le président nomme et révoque seul, mais il l’a toujours dit : grâce à lui ses ministres vivent leurs plus belles années, de plus lui a été élu quand eux ont été nommés.

 

En s’en prenant à ses ministres Nicolas Sarkozy oublie que l’ambition peut être noble, et peut avoir pour finalité le service de son pays à un poste où l’on s’estime plus utile. Nicolas Sarkozy serait donc avisé de hiérarchiser ses priorités car face à l’ampleur de la crise économico- financière actuelle, il y a des sujets autrement plus importants à aborder en conseil des ministres.              

 

La phrase de la semaine :

« C’est vrai. Bah, elle le mérite. Elle était belle et elle le reste.» de Dominique de Villepin répondant à une question sur « une amourette » avec Ségolène Royal du temps où il étaient à l’Ena (Canal+).

rôme Boué