Vers une bonne surprise aux Etats-Unis ?


Cette semaine économico-statistique sera placée sous le signe de l’oncle Sam puisque nous connaîtrons mercredi le chiffre estimé du PIB américain pour le premier trimestre 2009 (rythme annualisé) qui devrait faire l’objet d’une bonne surprise. Nous connaîtrons mardi les chiffres de la confiance des ménages du conference Board. Mercredi, le FOMC devrait se solder par un statu quo du taux objectif des federal funds et, enfin, vendredi nous aurons confirmation de la tendance haussière de l’indice ISM dans l’industrie manufacturière.

Dans la zone euro, nous connaîtrons jeudi le chiffre de l’inflation qui confirmera que la déflation se rapproche à grands pas, ainsi que les chiffres de l’emploi outre-Rhin qui nous révéleront une nouvelle hausse du taux de chômage.

Mardi 28 avril, 16h (heure de Paris) : l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board américain devrait encore augmenter en avril.

En baisse de décembre à février, mois au cours duquel il a atteint un plus bas à 25, l’indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board est reparti à la hausse au mois de mars à 26. Il devrait désormais confirmer son rebond et atteindre un niveau de 30 au mois d’avril. Ceci en particulier grâce aux effets de la baisse des taux d’intérêt et à l’approche du plan de relance budgétaire. Il semble donc que le plus dur ait été touché sur le front de la consommation qui devrait accélérer le redressement amorcé dès le premier trimestre.

Mercredi 29 avril, 14h30 : la première estimation du PIB américain en rythme annualisé pour le premier trimestre 2009 peut révéler une bonne surprise.

Alors que le consensus s’attend à une baisse du PIB américain de 5% en rythme annualisé pour le premier trimestre 2009, notre prévision est beaucoup plus optimiste. En effet, compte tenu de la bonne résistance de la consommation américaine au premier trimestre et de la baisse conséquente du déficit extérieur mesurée en volume sur la même période nous anticipons qu’une baisse de seulement 2% du PIB en rythme annualisé est possible. Il faudra cependant attendre le deuxième trimestre 2009 pour retrouver une variation positive du PIB américain.

Mercredi 29 avril, 20h15 : Statu quo pour les taux de la Fed qui a déjà utilisé toutes ses cartouches.

Consciente de la gravité de la situation, la Fed a fait preuve d’une très forte réactivité puisqu’elle a réduit son taux objectif des Federal funds entre 0 et 0,25%. Le maximum a donc été fait pour sauver l’économie de l’oncle Sam. Et ce d’autant que la Fed a commencé à utiliser la fameuse « planche à billets » en monétisant la dette publique américaine. Aller plus bas dans la baisse des taux ne servirait donc à rien.

Jeudi 30 avril, 9h55 : Le chômage augmentera encore en Allemagne en avril.

Après s’être maintenu à 7,6% de septembre à novembre 2008, le taux de chômage allemand n’a cessé de croître depuis lors pour atteindre 8,1% en mars soit 229 000 demandeurs d’emplois supplémentaires depuis l’automne dernier, pour un total de 3,4 millions de chômeurs en mars. Cette hausse se poursuivra au mois d’avril où le taux de chômage devrait atteindre 8.2%. Ceci notamment du fait de la faiblesse de la demande mondiale réduisant fortement les exportations allemandes qui ont chuté de 23,1% en glissement annuel au mois de février. La consommation intérieure ne prenant pas le relais, la faiblesse de la demande génère une forte contraction sur le marché de l’emploi. L’Allemagne qui traverse une des plus fortes récessions de son histoire a commencé l’année 2009 avec un acquis de « décroissance » de -2% et devrait voir son PIB reculer de 1,5% sur l’ensemble de l’année, un record absolu depuis la réunification allemande.

Jeudi 30 avril, 11h : La déflation est aux portes de la zone euro.

L’inflation de la zone euro qui avait atteint en glissement annuel un plus haut au mois de juillet 2008 à 4 %, recule tous les mois depuis lors, tirée par la chute du prix du pétrole et des matières premières. Cependant, après avoir atteint +1,1% en janvier, l’indice des prix à la consommation a connu une petite hausse en février pour remonter à 1,2% en glissement annuel, du fait de la légère hausse des prix énergétiques de ce début d’année. Mais cette reprise fut de courte durée puisque l’inflation qui a retrouvé le chemin de la baisse en mars à 0,6% devrait encore reculer en avril à 0,5% soit un nouveau plus bas historique. La menace de la déflation se fait donc de plus en plus précise dans la zone euro.

Vendredi 1er mai, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière se redresse encore en avril.

En baisse depuis le mois de septembre 2008 et après avoir atteint un plus bas historique en décembre à 32,9, l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis qui est en hausse constante depuis janvier 2009 a atteint 36,3 en mars. La baisse des taux d’intérêt et l’effet Obama via le plan de relance joueront dans le sens d’une poursuite de l’amélioration de l’indice ISM manufacturier qui devrait atteindre 39 en avril. Néanmoins nous resterons sous la barre des 50, indiquant que la contraction de l’activité industrielle n’est pas terminée.

Jérôme Boué