Le FMI a beau s’égosiller à dramatiser la situation et à faire peur à tout le monde en révisant drastiquement à la baisse ses prévisions de croissance, la réalité du terrain lui donne de plus en plus tort. Aux Etats-Unis, en Asie et aussi en France. C’est du moins ce qui ressort des statistiques publiées cette semaine dans l’Hexagone. Ainsi, après l’amélioration du climat des affaires dans l’industrie française en avril, l’augmentation de l’indice des directeurs d’achat dans les services ce même mois, c’est au tour de la consommation des ménages de mars de surprendre positivement. Bien entendu, les Cassandre vont encore tenter de dénigrer ces bonnes nouvelles : trompe l’œil, poudre aux yeux, feu de paille… le vocabulaire sera certainement riche… Mais qu’importe, puisque nous avons été les premiers et les très rares à annoncer qu’une reprise était envisageable dès 2009, ne boudons pas notre plaisir : les ménages continuent de défier le pessimisme et le défaitisme ambiants. En effet, après avoir déjà augmenté de 1,7 % en janvier, reculé de 1,8 % en février, la consommation des ménages en produits manufacturés a progressé de 1,1 % en mars.
De même, présenté comme un secteur durablement sinistré plusieurs trimestres, l’automobile a réalisé son quatrième mois consécutif de hausse, soit une progression sur cette période de 8,4 % (dont 2,9 % sur le seul mois de mars).
La consommation encore à la rescousse de la croissance française.
Autant d’évolutions qui permettent à la consommation des ménages d’enregistrer contre toute attente une variation positive sur l’ensemble du premier trimestre 2009, en l’occurrence 0,4 %. Même si la consommation en produits manufacturés ne représente que 24 % de la consommation totale des ménages, cette résistance permettra de limiter la baisse du PIB pour premier le trimestre 2009, qui selon nous avoisinera les – 0,4 %.
En outre, il faut également noter que
Deux questions se posent alors. Primo : pourquoi une telle résistance ? Secundo : Est-ce durable ?
Le pourquoi est finalement assez simple : les consommateurs français ne font que profiter de la baisse des taux d’intérêt et surtout des promotions qu’on leur propose. Autrement dit, lorsque les prix s’ajustent à la baisse, les consommateurs répondent toujours présent.
Et ce d’autant qu’avec un taux d’épargne de 15,9 % au quatrième trimestre 2008, les Français ont de quoi financer ces dépenses.
D’où la réponse à la deuxième question. Certes, l’augmentation du chômage empêchera tout retour d’une fièvre acheteuse durable et limitera par là même la vigueur de la consommation. Néanmoins, dans la mesure où les taux de crédit pratiqués par les banques continueront de baisser (et la marge est encore forte lorsque l’on voit l’écart qui existe entre les taux de marchés et ceux pratiquer dans l’octroi de crédit) et où les prix continueront de s’ajuster aux revenus, les ménages pourront maintenir un flux de dépenses appréciables. Et ce d’autant que les cadeaux fiscaux du gouvernement joueront à plein pour les ménages les moins favorisés, qui ont justement la plus forte propension marginale à consommer.
Bien entendu, ce flux de dépenses sera irrégulier mais, in fine, la consommation restera le moteur principal de l‘économie française qui en a d’ailleurs bien besoin en attendant le retour de l’investissement des entreprises. Mais, comme l’ont montré les indicateurs avancés des enquêtes menées dans l’industrie et les services ces derniers mois, le retour de la croissance est déjà sur les rails dans ces domaines.
Marc Touati