Une semaine plutôt calme

Cette semaine économico-statistique sera relativement calme aux Etats-Unis où l’on suivra jeudi le chiffre du commerce extérieur.

En France, nous connaîtrons mercredi les chiffres de la balance commerciale et vendredi ceux de l’inflation et de la production industrielle.

Nous aurons mardi la confirmation de la forte dégradation du PIB dans la zone euro au quatrième trimestre 2008 et enfin jeudi l’annonce sans surprise du statu quo de la Banque d’Angleterre concernant ses taux d’intérêt.

 

Mardi 7 avril, 11h (heure de Paris) : la forte chute du PIB se confirme dans la zone euro.

En récession depuis le printemps 2008, la zone euro qui a subi une baisse de 0,2% de son produit intérieur brut au deuxième et au troisième trimestre 2008 a malheureusement « aggravé son cas » au quatrième trimestre. En effet, la forte baisse de la demande mondiale conjuguée à la crise du crédit et de l’immobilier ont durement affecté les composantes du PIB européen dont la chute de 1,5% se confirmera au quatrième trimestre. La zone euro traverse la pire récession de son histoire, le chômage flambe et certains pays sont au bord de la crise sociale. Cette récession se poursuivra jusqu’au deuxième trimestre et le PIB retrouvera le chemin de la petite hausse à partir du troisième trimestre, tandis que le chômage continuera d’augmenter jusqu’à l’hiver.

Mercredi 8 avril, 8h45 : le déficit extérieur français se réduit en février.

Après avoir baissé en novembre et en décembre le déficit extérieur français qui était reparti à la hausse en janvier (4,5 milliards d’euros) devrait retrouver le chemin de la baisse en février pour atteindre 4 milliards d’euros. En effet, la France doit désormais faire face au ralentissement de la demande mondiale affectant ses exportations, et à une contraction de plus en plus marquée de sa demande domestique réduisant ses importations encore plus que ses exportations, expliquant la réduction de son déficit extérieur en février.

Jeudi 9 avril, 12h00 : Statu quo pour les taux de la Bank of England qui a déjà utilisé toutes ses cartouches.

L’explosion de la bulle immobilière et la crise du crédit affectent durement les ménages britanniques, très exposés à l’endettement. Dans ce contexte déprimé et face à l’ampleur de la récession outre manche, la Banque d’Angleterre qui avait procédé en février à une baisse de 50pb de son taux de base, a de nouveau baissé ce dernier en mars de 50 pb pour atteindre 0,50% soit un plus bas historique. Le maximum a donc été fait pour sauver l’économie de sa Majesté et la Banque d’Angleterre qui ne peut plus utiliser l’arme monétaire, maintiendra son taux de base à 0,50%.

Jeudi 9 avril, 14h30 : Petite hausse du déficit extérieur américain en février.

Après 6 mois consécutifs de baisse et après avoir atteint un plus bas depuis 7 ans en janvier à 36 milliards de dollars, notamment grâce à la baisse des importations, le déficit commercial américain repartira légèrement à la hausse en février pour atteindre 36,5 milliards. En effet, les principaux partenaires commerciaux des États-Unis étant entrés en récession, la demande de biens américains qui est en forte baisse affecte les exportations. De surcroît, et malgré le ralentissement de plus en plus marqué des importations, le rebond du baril depuis le début de l‘année a légèrement alourdi la facture énergétique américaine engendrant une petite hausse du déficit commercial en février.

Vendredi 10 avril, 8h45 : la déflation est aux portes de la France.

Les prix à la consommation en France qui étaient en baisse depuis cinq mois ont retrouvé le chemin de la hausse en février. En effet, ne bénéficiant plus de « l’effet soldes » de janvier et de « l’effet pétrole », les prix à la consommation ont augmenté de 0,4% au mois de février. Toutefois, il ne faudrait pas penser que l’inflation va retrouver une progression forte et durable. Ainsi, les prix devraient connaître une croissance nulle en mars et compte tenu d’une augmentation de 0,8% en mars 2008, l’inflation devrait avoisiner les 0,1% en glissement annuel. La déflation sera alors aux portes de la France.

Vendredi 10 avril, 8h50 : la France traverse une récession industrielle historique.

Après avoir plongé de 9,1% sur les quatre derniers mois de 2008, la production industrielle a encore chuté de 3,1% sur le seul mois de janvier soit un plus bas depuis mars 1997. En glissement annuel le recul a atteint 13.8%, son plus bas niveau depuis la création de la série en 1980. Malgré une petite correction en février qui se traduira par une croissance nulle, le glissement annuel de la production industrielle française devrait rester faible à – 12%.

Les enquêtes d’opinion (INSEE, PMI manufacturier) et les différents indicateurs économiques laissent présager une poursuite de la baisse de l’activité industrielle au moins jusqu’ à la fin de l’été 2009.

Jérôme Boué