Encore des chiffres calamiteux pour l’économie française. Après avoir déjà plongé de 9,1 % sur les quatre derniers mois de 2008, la production industrielle a encore chuté de 3,1 % sur le seul mois de janvier. Compte tenu de cet écroulement, le niveau de la production industrielle française atteint aujourd’hui un plus bas depuis mars 1997 ! C’est dire l’ampleur de la récession dans laquelle est plongée l’industrie hexagonale et qui a d’ailleurs commencé depuis la fin 2007. D’ailleurs, avec un niveau de – 13,8 % le glissement annuel de la production atteint un plus bas historique, jamais enregistré depuis que cette série existe c’est-à-dire 1980.
En outre, tous les secteurs d’activité sont concernés par ce marasme. A commencer par les biens d’équipements, indicateur avancé de l’investissement, dont la production plonge de 6,7 % en janvier et de 10,5 % sur un an. Mais la palme de la récession est décrochée par la production de matériel de transport, qui baisse de 5,7 % en janvier et de 25,7 % sur un an. En dépit de la prime à la casse, le secteur automobile devrait donc encore souffrir.
Au niveau de la croissance globale et même si une correction légèrement haussière est envisageable pour les prochains mois, cette nouvelle dégringolade industrielle confirme qu’après avoir déjà reculé de 1,2 % au quatrième trimestre 2008, le PIB risque de faire aussi mal au premier trimestre 2009.
Et ce d’autant que, comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, les chiffres du commerce extérieur de janvier ont également surpris par l’ampleur de leur dégradation. En effet, après une nette baisse en décembre à 2,95 milliards d’euros (contre 5,67 en novembre et un sommet historique de 6,41 en octobre), le déficit extérieur français a atteint 4,549 milliards d’euros en janvier 2009.
Cette contre-performance a été réalisée en dépit d’une nouvelle baisse des importations (- 1,4 %), témoin de la fragilité de la demande intérieure. Elle s’explique donc principalement par le nouveau plongeon des exportations qui, après avoir déjà dégringolé de 13,9 % de mai à décembre 2008, ont encore chuté de 6,7 % en janvier 2009. Avec un niveau de 28,735 milliards d’euros, elles atteignent désormais un plus bas depuis mars 2005 !
Et pour cause, si déjà lorsque la croissance mondiale est appréciable, nos exportations sont faibles, elles ne peuvent guère être meilleures lorsque l’activité internationale s’écroule, en particulier chez nos principaux partenaires de la zone euro.
En guise de triste conclusion, nous pouvons donc dire que nous sommes en train de vivre une traversée du désert historique, qui a commencé au printemps 2008 et qui se terminera dans le meilleur des cas à l’automne 2009. Espérons simplement que, dans ce désert, les oasis, telle que la bonne tenue de la consommation en janvier, seront suffisants pour nous donner la force d’attendre la reprise.
Marc Touati