Calinothérapie sociale pour Nicolas Sarkozy

Alors que la situation économique se détériore rapidement, les Français sont de plus en plus inquiets pour leur avenir et la crise économique pourrait bien se transformer en crise sociale. De fait il y a un fort risque de déconnexion entre le pouvoir et les Français, c’est d’ailleurs la grande crainte de Nicolas Sarkozy qui semble prêt à tout mettre en oeuvre afin d’éviter une situation telle que l’a traversée la Grèce.

Face à cette « cocotte minute sociale », le Président de la République a particulièrement insisté, lors de son intervention télévisée la semaine dernière, sur le volet social de sa politique. Il a lancé des mesures tous azimuts en direction des classes moyennes comme la suppression de la première tranche d’impôt sur le revenu alors que seulement 50% des Français y sont assujettis, et que 13% d’entre eux vivent avec 800 euros par mois … Nicolas Sarkozy, socialiste de circonstance, a également défendu un meilleur partage du profit entre les salariés et les actionnaires ainsi qu’une meilleure indemnisation du chômage partiel. Cette intervention fut mâtinée d’élans gaullistes avec un Président qui déclare aux Français qu’il les a compris. Le message adressé se voulait extrêmement rassurant et Nicolas Sarkozy a voulu montrer qu’en Bon Père de la patrie, il veillait sur la France.

Si le Président semble avoir fait preuve d’une inhabituelle flexibilité en affirmant qu’il ne trancherait pas et que tout devait être négocié avec les partenaires sociaux il ne faut pas oublier qu’il a l’habitude de menacer de légiférer lorsqu’un accord ne parvient pas à être trouvé, donc d’imposer ses positions avec les risques sociaux que cela engage …

Sur le volet international, il semble malheureusement que l’ego gonflé à l’hélium du Président ait pris le dessus sur sa rationalité économique. En effet Nicolas Sarkozy qui est parfaitement au fait de la nécessité absolue d’une coordination des politiques économiques de la zone euro pour enrayer la récession, n’a cessé de critiquer ses partenaires européens, laissant entendre qu’il possédait la science infuse pour contrer la crise. Il faudrait peut être rappeler à Nicolas Sarkozy qu’il n’est plus Président de l’Union Européenne et qu’il devrait être plus solidaire et constructif plutôt que de s’inscrire dans la critique permanente et dans sa propre glorification

Quoiqu’il en soit, même si elles sont pleines de bonnes intentions, les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy ne sont pour l’instant que des annonces qui devront être négociées le 18 février avec les partenaires sociaux et le MEDEF. Cela donne 13 jours à toutes les parties prenantes pour s’organiser et mettre au point leur stratégie. Il sera vital de trouver un accord car la France est actuellement une vraie poudrière sociale dont la mèche a été allumée par la plus forte récession économique depuis le deuxième guerre mondiale.

 

La phrase de la semaine :

«C’était ringard. Les journalistes avaient mille ans, ils étaient fatigués, atones, j’ai même failli parfois m’ennuyer. Mais j’ai dit ce que je voulais.» de Nicolas Sarkozy à propos de sa prestation télévisée.

 

rôme Boué