Le déficit extérieur français se réduit, mais…

Enfin ! Pour la première fois depuis janvier 2007, le déficit extérieur de la France passe sous la barre des 2,5 milliards d’euros. Après avoir atteint un record absolu de 6,9 milliards en octobre pour légèrement reculer à 6,02 milliards en novembre, celui-ci a finalement atteint 2,45 milliards d’euros en décembre.

Malheureusement, cette forte réduction ne constitue pas forcément la bonne nouvelle qu’elle semble représenter.

Et ce pour au moins trois raisons.

Primo, en dépit de ce recul, le déficit extérieur atteint 55,66 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2008, un record historique. De même, sur l’ensemble du quatrième trimestre, le déficit atteint 15,342 milliards, contre 14,925 milliards au troisième trimestre. Il ne faut donc pas trop compter sur les échanges extérieurs pour contribuer positivement à la variation du PIB au quatrième trimestre.

Secundo, la réduction du déficit de décembre s’explique principalement par le plongeon de 9 % des importations, lui-même essentiellement dû à l’écroulement de 20 % des importations d’hydrocarbures. De plus, la forte baisse des importations globales confirment également l’affaiblissement aggravé de la demande intérieure.

Tertio, alors qu’elles chutent massivement depuis le début 2008 (passant de 36,8 milliards en février à 31,08 milliards en novembre), les exportations ont miraculeusement rebondi de 230 millions en décembre, grâce à la livraison d’un paquebot de 555 millions et à la vente tout aussi exceptionnelle de 31 Airbus pour un montant de 2,1 milliards d’euros.

Autrement dit, la réduction du déficit extérieur français est avant tout conjoncturelle et ne devrait pas se prolonger dans les prochains mois. Il faut le rappeler : notre déficit est structurellement élevé et devrait encore avoisiner les 55 milliards d’euros en 2009.

Marc Touati