Les Français sont formidables : la planète économico-financière a beau s’écrouler, les licenciements ont beau augmenté, mais ils gardent l’espoir. Ainsi, après une petite amélioration en novembre, corrigée en partie en décembre, le moral des ménages a gagné 3 points en janvier. Certes, avec un niveau de – 41, il se situe toujours sur des niveaux très bas. Néanmoins, il retrouve désormais un point haut depuis avril 2008, c’est-à-dire avant la flambée du baril à 150 dollars et avant l’écroulement du système financier international de l’automne. Bien entendu, certains n’hésiteront pas à parler de manque de clairvoyance de la part des ménages, ou encore d’illusion monétaire, voire tout simplement d’excès de prozac. De même, il faut reconnaître que la corrélation entre la confiance des ménages et l’évolution de la consommation est très faible. Pour autant, il faut aussi souligner que les ménages français sont loin d’être dupes. Ainsi, ce sont eux, qui bien avant de nombreux économistes, ont annoncé dès la fin 2007 l’avènement d’une baisse de l’activité pour 2008. En outre, l’augmentation des perspectives d’augmentation du chômage en janvier sur des sommets montre que les ménages sont bien conscients des risques qui pèsent sur l’emploi. D’ailleurs, l’enquête trimestrielle de l’INSEE dans l’industrie indique que les entreprises industrielles sont en train de et vont encore réduire massivement leurs effectifs. Pour autant, les ménages demeurent rassurés sur l’évolution passée et future des prix. N’oublions effectivement pas que le quotidien des Français, comme de tous les ménages d’ailleurs, passe par l’évolution des prix des produits qu’ils achètent chaque jour, à savoir les biens alimentaires et énergétiques. Ces dépenses sont effectivement incompressibles. Dès lors, l’augmentation de leurs prix signifie une réduction immédiate de l’enveloppe dont ils disposent pour consommer. Réciproquement, la réduction de ces prix leur offre un ballon d’oxygène pour reprendre le chemin de la consommation de biens manufacturés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’indice d’opportunité de faire des achats importants de l’enquête INSEE a gagné 4 points en janvier, après en avoir déjà pris 3 en décembre. En conclusion : deux conséquences d’actualité peuvent être tirées de ces évolutions. Primo, les soldes de janvier seront de bonne facture. Secundo, la grève du 29 janvier ne trouvera pas d’écho durablement favorable auprès de la majorité des Français car ces derniers ne sombrent pas dans un pessimisme noir mais veulent au contraire garder l’espoir pour sortir de la crise. Bravo !
Les Français ne sombrent pas dans le pessimisme
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