Les Français ont toujours eu un rapport complexe avec leurs hommes politiques, rapport déterminé entre autres par ce qu’il est convenu d’appeler « les affaires ». Ces dernières transcendent les clivages politiques et les scandales – qu’ils soient justifiés ou montés en épingle – ont depuis de nombreuses années rythmé notre vie politique.
Les plus retentissants tout d’abord sont ceux qui frappèrent nos Présidents de
Les premiers ministres de la République ont également été touchés : on se souvient de Laurent Fabius et des scandales du Rainbow Warrior ou du sang contaminé, de Pierre Bérégovoy harcelé pour avoir reçu un prêt sans intérêt d’un million de francs, d’Alain Juppé et de son appartement de la ville de Paris , d’Edouard Balladur dans l’affaire Schuller Maréchal qui lui porta préjudice lors de sa campagne présidentielle de 1995 .
Mais il y eut aussi Charles Pasqua et l’affaire de l’Angola Gate et Falcone, sans parler des « rénovateurs des années 80 » (Charles Millon, Michel Noir, François Léotard, Gérard Longuet) tous frappés par des affaires. Plus récemment, Dominique Baudis fut injustement calomnié et Dominique Strauss Kahn alla jusqu’à démissionner de son poste ministériel dans l’affaire de
« Salissez salissez il en restera toujours quelque chose ». Il est vrai qu’une affaire peut très rapidement et sans preuve affecter la carrière d’un homme politique alors qu’un « non lieu » passe très souvent inaperçu dans les médias et donc auprès des Français, qui pourront même y voir une stratégie d’étouffement de l’affaire voire une manipulation du pouvoir en place. Ainsi nos compatriotes feront souvent l’amalgame entre soupçon et culpabilité avérée. S’il est clair que les hommes politiques ne sont pas tous blancs, il arrive encore trop souvent que l’ensemble de la classe politique soit discréditée par les méfaits de certains de ses membres.
La phrase de la semaine :
« Y a-t-il un seul d’entre vous qui a placé ses économies à 8 % ?» de Nicolas Sarkozy évoquant les prêts de l’Etat aux banques.
Jérôme Boué