France : les soldes seront un succès.

Et bien non ! En dépit des craintes généralisées de récession mondiale et hexagonale, les ménages français refusent de céder au pessimisme.

Certes, après avoir regagné trois points en novembre, l’indice de confiance de ces derniers calculé par l’INSEE en a reperdu un en décembre. De même, avec un niveau de – 44, il reste proche de son plus bas historique de juillet dernier. Néanmoins, par rapport à ce plancher, il demeure supérieur de trois points. Ce qui, dans le contexte actuel de déprime aggravée, peut être perçu comme un gage de résistance.

D’ailleurs, si les Français sont toujours très inquiets quant à l’évolution passée et future du niveau de vie en France, la perception de leur situation financière personnelle se stabilise et reste donc en retrait par rapport aux sommets d’inquiétudes atteints en la matière en juillet et octobre derniers.

Parallèlement, l’indice d’opportunité de faire des achats importants s’est redressé de deux points en décembre. Et, même si avec un niveau de – 36 il demeure très bas, il s’agit de sa plus forte hausse enregistrée depuis janvier 2007.

A la veille du début des soldes, cette évolution est évidemment de bon augure : même si l’euphorie ne sera pas au rendez-vous, les soldes d’hiver constitueront bien un succès commercial.

D’où une question simple : comment cela est-il possible dans un contexte aussi morose ? La réponse est tout aussi simple : la baisse des prix énergétiques et des matières alimentaires permet aux ménages de réallouer leurs dépenses vers la consommation de biens manufacturés.

D’ailleurs, l’enquête de l’INSEE est formelle : les ménages déclarent qu’ils perçoivent une réduction forte de l’inflation passée et à venir. D’où la constitution d’une marge de manœuvre non négligeable pour ne pas sombrer dans le pessimisme noir et surtout pour continuer de consommer.

On l’oublie souvent, mais le quotidien des ménages n’est pas fait d’évolutions boursières ou d’annonce de plan de relance, ce qui compte avant tout pour les particuliers réside dans l’évolution des prix des biens qu’ils achètent au quotidien.

Autrement dit, de la même façon que la flambée des prix énergétiques et alimentaires avait freiné massivement leurs dépenses de produits manufacturés, la chute de ces même prix devrait désormais inverser la vapeur.

Le seul hic réside cependant dans l’évolution du chômage. Car, si ce dernier augmente trop, comme le craignent d’ailleurs les ménages interrogés par l’INSEE, les effets positifs de la baisse des prix des matières premières risquent d’être absorbés.

Voilà pourquoi, il est indispensable que le policy mix français et eurolandais soit le plus accommodant possible, tout en maintenant évidemment une certaine efficacité de la dépense publique, car si cette dernière est gaspillée, le retour de bâton risque de coûter très cher.

En conclusion, à l’instar des ménages français, nous refusons de sombrer dans le catastrophisme : la consommation devrait effectivement continuer de résister pendant les soldes d’hiver, connaître ensuite une traversée du désert jusqu’aux soldes d’été, avant de retrouver une dynamique plus pérenne pour la fin 2009.

 Marc Touati