La galaxie Sarkozy.

La galaxie Sarkozy est un univers impitoyable qui pourrait faire l’objet d’un scénario à l’américaine. Au commencement fut Cécilia qui possédait une influence considérable sur Nicolas Sarkozy et pouvait faire « tomber » certains conseillers tels Frédéric Lefebvre, Pierre Charon ou Laurent Solly. Puis il y eut l’ère post Cécilia qui vit progressivement le retour de la quasi-intégralité des disgraciés. Débarrassé de son talon d’Achille, le Président nomme et révoque désormais sans partage, entretenant avec gourmandise un phénomène de cour. Si la monarchie républicaine est une dérive bien connue de la V° République, Sarkozy a introduit quelques innovations en la matière. Ainsi, par le fait du prince, certains éminents conseillers sont passés de l’ombre à la lumière (traduisez dans les médias), c’est le cas notamment de sa « plume » Henri Guaino et de son tout puissant secrétaire général Claude Guéant. Il y a dans la galaxie Sarkozy différentes planètes dont le rôle et le degré d’influence est variable.

Tout d’abord, les «Ministres bis»: c’est le cas de Bernard Squarcini, Ministre de l’intérieur bis, à la tête du FBI à la française (la Direction Centrale du Renseignement Intérieur), et dont les compétences font l’unanimité. Mais également François Pérol, ce major de l’ENA, diplômé d’HEC, issu de la banque Rothschild, et qui représente un véritable contre-pouvoir à la forteresse de Bercy. Un important conseiller de Christine Laguarde a d’ailleurs affirmé « nous avons moins d’influence que n’importe quel conseiller de l’Elysée ».

Il y a également les hommes de l’ombre, planètes évoluant en dehors de la stratosphère des conseillers émargeant à l’Elysée. Leur influence est souvent proportionnelle au degré d’admiration que Nicolas Sarkozy a pour eux. C’est le cas du discret  Patrick Buisson, souverainiste et libéral, qui inspira Nicolas Sarkozy dans sa stratégie de conquête de l’électorat du Front National. Agissant en dehors du château, il est considéré comme l’un des conseillers les plus écoutés par le Président. Dans la même catégorie, on trouve Alain Minc, véritable laboratoire d’idées de la galaxie Sarkozy ainsi qu’Edouard Balladur, à qui Sarkozy affirma un jour: «Ma victoire est la vôtre». Une autre catégorie comprend les Sarkozystes historiques qui sont finalement peu nombreux, tels Brice Hortefeux Ministre de l’Immigration et ami de 30 ans, de Christian Estrosi ou de l’homme des réseaux Pierre Charon. Enfin, il y a dans la galaxie Sarkozy les étoiles que l’on pourrait qualifier de symboles: Rachida Dati, Rama Yade ou Fadela Amara.

In fine, la pièce maîtresse de l’univers politique de la galaxie Sarkozy: Xavier Bertrand dit « le chouchou », qui vient d’être nommé Secrétaire Général de l’UMP. Bertrand, qui réussit le tour de force d’être fidèle à Chirac, Raffarin, Villepin avant d’intégrer le premier cercle de Nicolas Sarkozy. Jeune et charismatique, il est dans la tête de liste des successeurs de François Fillon.

Dans cette galaxie bien verrouillée, un grain de sable demeure en la personne de Jean François Copé. En effet, ce dernier échappe au contrôle du Président puisqu’il a été élu pour 5 ans Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale. Jeune, talentueux et ambitieux, il apparaît comme le principal rival de Xavier Bertrand pour 2017… Evoluant hors de la galaxie Sarkozy, il part avec un handicap certain. Néanmoins, il faut se rappeler que Nicolas Sarkozy fut lui même disgracié en 1995 pour balladurisme aiguë. Il évolua ensuite pendant 7 ans hors de la galaxie Chirac avant de revenir de sa traversée du désert par la grande porte, celle du Ministère de l’Intérieur puis quelques années plus tard de l’Elysée.

 

 La phrase de la semaine :

« Si tu donnes les clefs de l’UMP à Bertrand, conserve un double » de Jean François Copé à Nicolas Sarkozy.

 

rôme Boué