Une récession ? Non sire une dépression… Telle est la triste synthèse de l’évolution récente de l’industrie française. En effet, après le nouveau record historique du déficit extérieur, c’est au tour de la production industrielle d’atteindre les abysses. Ainsi, après avoir déjà chuté de 3,8 % de mai à septembre, cette dernière a encore plongé de 2,7 % sur le seul mois d’octobre. Son glissement annuel atteint ainsi – 7,2 %, un record historique, jamais rencontré depuis le début de cette statistique, c’est-à-dire janvier 1981.
Dans le même temps, tous les secteurs d’activité dégringolent sévèrement en octobre. A commencer évidemment par l’automobile, dont la production s’écroule de 14,3 % en octobre. Ce qui se traduit par un glissement annuel de – 29,2 %, là aussi du jamais vu depuis que cette série est répertoriée, c’est-à-dire janvier 1991.
Autrement dit, le secteur automobile est bien en train de vivre la crise la plus grave de son histoire. Dès lors, une simple prime à la casse risque d’être hautement insuffisante pour relancer durablement et significativement l’activité. Il faut s’y préparer : le secteur est en déflation, son redémarrage sera donc lent et passera forcément par une forte baisse de l’offre, c’est-à-dire des fusions destructrices et des faillites d’entreprises et, par là même, de nombreux licenciements.
Face à ce marasme, les baisses de seulement 0,4% et 0,5 % des productions de biens de consommation et de biens d’équipement font presque figure de bonne performance.
Toujours est-il qu’en termes d’impact sur la croissance globale, les chiffres d’octobre sont sans appel : après avoir baissé de 0,3 % au premier trimestre 2008, de 1,7 % au deuxième et de 0,9 % au troisième, la production industrielle affiche aujourd’hui un acquis de décroissance pour le quatrième trimestre de – 3,3 %. Voilà pourquoi, on ne peut plus parler de récession pour l’industrie française mais plutôt de dépression.
Dès lors, après avoir évité de justesse le repli au troisième trimestre, le PIB français devrait reculer d’au moins 0,3 % au quatrième trimestre. De quoi commencer l’année 2009 avec là aussi un acquis de décroissance de – 0,4 %. Dur, dur…
Ce triste phénomène s’observe d’ailleurs dans l’ensemble des pays de la zone euro. A commencer par l’Allemagne, dont l’industrie souffre également massivement. Ainsi, en octobre, la production industrielle affiche un glissement annuel de – 3,8 % et surtout les commandes plongent de 17,3 % sur un an.
En d’autres termes, l’Allemagne,
Marc Touati