Nouvelle détente monétaire des deux côtés de la Manche.

 

Aux Etats- Unis on suivra les indices ISM des directeurs d’achats dans l’industrie manufacturière et dans les services de novembre. Ces indices demeureront largement sous la barre de 50 (frontière entre l’expansion et la contraction de l’activité), confirmant que les Etats-Unis continuent de subir une forte contraction de leur activité. On suivra également le taux de chômage américain qui devait demeurer à un niveau élevé.

En Europe, on suivra la baisse des taux directeurs de la BoE et de la BCE. La zone euro doit faire face à la pire récession de son histoire depuis les années 70 et l’activité s’effondre au Royaume-Uni. De fait, l’inflation qui baisse significativement n’étant plus la principale menace, la BoE et la BCE en tirerons les conséquences en abaissant leurs taux de 50 bp chacune.

 

Lundi 1er décembre, 16h (heure de Paris) : L’indice ISM des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière aux Etats- Unis reste très faible en novembre.

Après une chute brutale observée au mois de septembre de 49,9 à 43,5 et après avoir atteint un plus bas historique en octobre à 38,9, l’indice ISM manufacturier restera très faible mais quasiment stable en Novembre (38). Et ce notamment parce que la baisse des cours du baril devrait contrecarrer le mouvement de défiance ambiant. Nous resterons néanmoins sous la barre des 50, indiquant que la contraction de l’activité industrielle n’est pas terminée.

 

Mercredi  3 décembre, 16h : L’indice ISM non manufacturier aux Etats-Unis demeure aussi sous les 50.

Après un plus bas historique au mois d’octobre, l’indice ISM non-manufacturier, qui mesure l’activité dans les services sera toujours faible mais stable au mois de novembre à 44. Cet indice est toujours largement sous la barre des 50 (frontière entre la contraction et l’expansion de l’activité) confirmant que le secteur des services bien que moins touché que le secteur industriel n’échappe pas à la récession.

 

Jeudi 4 décembre, 13h : La BoE baisse encore son principal taux directeur.

 

Après une baisse historique de son taux de base de 150 pb le 6 novembre ramenant ce dernier à 3 %, la BoE devrait engager un nouvel assouplissement monétaire de 0,5 point Cette baisse ne sera pas la dernière alors que l’activité s’effondre au Royaume-Uni. L’explosion de la bulle immobilière et la crise du crédit affectent très fortement les ménages britanniques, très exposés à l’endettement, ce qui à pour conséquence d’amputer significativement la demande domestique. L’économie britannique est entrée dans une récession qui sera sévère.

 

Jeudi 4 décembre, 13h45 : La BCE baisse son taux refi de 50 points de base.

Après une baisse de 50 pb décidée conjointement avec les autres grandes banques centrales le 8 octobre et une autre baisse de 50 pb en novembre, la BCE a pris conscience de la très forte contraction de l’activité (la récession eurolandaise a commencé dès le printemps dernier). Elle est désormais dans l’obligation de reconnaître que le risque inflationniste n’est plus la principale menace pesant sur l’économie de la zone euro Et ce d’autant que l’inflation est passée de 4 % en juillet à 2,1 % en novembre.

C’est pourquoi, nous anticipons que la BCE procédera à une nouvelle baisse de 50 bp en décembre du taux refi, à 2,75 %. La poursuite du repli de l’inflation ainsi que la dégradation de l’activité auront pour conséquence de nouveaux assouplissements du taux refi dans les mois à venir. Ce taux devrait tomber à 2 % d’ici le printemps 2009.

 

Vendredi 5 décembre, 14h30 : Le taux de chômage américain augmente encore en novembre.

Les Etats-Unis frappés par la récession voient  mécaniquement le chômage s’accroître et affaiblir la consommation qui représente les deux tiers du PIB outre-Atlantique. Ainsi, après déjà dix mois consécutifs de destructions nettes d’emplois, l’économie américaine devrait encore en perdre 280 000 en novembre et voir son taux de chômage augmenter à 6,6 %. La forte progression des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage (malgré une petite baisse à 529 000 la semaine dernière) illustre d’ailleurs la tendance haussière du sous-emploi aux Etats-Unis.

 

Marc Touati et Jérôme Boué