De mal en pis. Après être entrée en récession dès le printemps 2008, soit bien avant la panique bancaire et boursière de septembre-octobre, la zone euro ne présente aucun signe de redémarrage à court terme. Ainsi, après avoir déjà plongé de 31,6 points entre l’été 2007 et octobre 2008, l’indice de sentiment économique calculé par
Avec un niveau de 74,9, cet indicateur avancé de la croissance eurolandaise atteint ainsi un plus bas depuis août 1993. Dans ce cadre, le glissement annuel du PIB de la zone euro devrait passer de 2,1 % au premier trimestre 2008 à – 0,7 % au quatrième trimestre 2008 ou, au plus tard, au premier trimestre 2009.
La zone euro s’enfonce dans une récession historique.
Comme le montre le graphique ci-dessus, la corrélation entre la variation annuelle du PIB et l’indicateur de sentiment économique est presque parfaite, le second annonçant la première avec environ six mois d’avance. C’est d’ailleurs pourquoi nous annoncions dès le début 2008 que la récession était fort probable. Malheureusement, malgré ces évidences,
Dès lors, l’exacerbation de la crise financière n’a fait qu’enfoncer un peu plus le clou, installant l’Euroland dans sa plus grave récession depuis 1993.
La question est alors de savoir si les dirigeants monétaires et politiques eurolandais vont tirer les leçons de leurs erreurs très récentes ou bien s’ils vont continuer de se voiler la face.
Selon toute vraisemblance, la première solution devrait enfin l’emporter. C’est du moins ce que laissent penser les déclarations des responsables de
Dans la mesure où ces évolutions mettront environ six mois pour agir sur l’activité, la zone euro est donc condamnée à passer l’hiver en récession avant un timide et progressif rebond à partir de l’été prochain. Autrement dit, elle connaîtra une récession de plus d’un an, c’est-à-dire une récession historiquement longue.
En outre, il ne faudrait pas que les dépenses publiques viennent simplement colmater les brèches sans efficacité économique, car n’oublions pas que la seule relance efficace est celle qui engendre une accélération des investissements des entreprises, seuls à même de relancer l’emploi et le pouvoir d’achat. A l’inverse, un déficit qui se contente d’augmenter les dépenses de fonctionnement est par définition voué à l’échec.
L’Euroland est donc gravement malade et il ne faudra surtout pas se tromper de traitement, sous peine d’engager une rechute qui serait certainement fatale.
Marc Touati