Congrès de Reims : il était une fois dans l’Est

Comme un certain nombre de personnalités politiques, Ségolène Royal ne pense qu’à la future élection présidentielle. Le soir même de sa défaite en mai 2007 elle motivait encore ses supporters en scandant «Revenez j’ai besoin de vous ».

A l’instar de François Mitterrand ou de Jacques Chirac qui connurent d’abord la défaite, à peine vaincue, Ségolène Royal enfila ses habits de candidate pour affronter la prochaine échéance. Si elle incarne le renouveau et le changement aux yeux des militants, ce n’est absolument pas l’avis de ses opposants qui ont craint que sa victoire n’engendre l’implosion du parti. Pour les éléphants du parti, Ségolène Royal est une véritable imposture. Selon eux, elle n’a ni l’expérience ni l’envergure pour briguer de hautes responsabilités, celle qui ne fut que Ministre de la Famille n’est pas légitime.

Malheureusement pour ses détracteurs, Ségolène Royal dispose d’une légitimité démocratique puisque préalablement au congrès de Reims, sa motion est arrivée en tête (29,1%) devançant le binôme Delanoë Hollande (24,6%) ainsi que Benoît Hamon (18,4 %). Pour les caciques du parti c’est le TSR (Tout Sauf Royal) qui prédomine et il faut faire chuter la reine de la forme et du packaging dont la puissance incantatoire est inversement proportionnelle au fond. Le barrage anti-Royal s’est matérialisé au deuxième tour du congrès de Reims avec le ralliement de Bertrand Delanoë à Martine Aubry, rejointe également par Benoît Hamon

Le casting final étant terminé, Martine Aubry et Ségolène Royal, principales actrices du mélodrame de Reims, pouvaient entrer en scène pour un deuxième tour de scrutin historique dans l’histoire du PS. Alors que Martine Aubry a officiellement été désignée première secrétaire, Ségolène Royal ne l’a pas entendu de cette oreille et a fait appel devant la justice, prolongeant ainsi le mélodrame …

Triste visage d’un parti dont les déchirements traduisent l’ampleur des divisions internes. Triste opposition dont les deux principales ténors ne s’adressent même plus la parole , triste spectacle aux yeux des militants et de la France qui a besoin d’une opposition solide afin de jouer son rôle de contre pouvoir . Alors que le travail de re fondation du PS reste à faire, le parti n’a pour l’instant ni vrai leader ni ligne politique, ouvrant ainsi un boulevard à Nicolas Sarkozy qui n’en demandait pas tant.

 

 

La phrase de la semaine :

« Moins on en parle, mieux on se porte .Qu’ils votent, qu’ils revotent jusqu’à l’épuisement. Laissons- les se flinguer entre eux. C’est leur problème, pas le nôtre ».De Nicolas Sarkozy à propos du vote du premier secrétaire du PS à Reims.

 

rôme Boué