Sarko, le sauveur

Le monde traverse la crise financière la plus grave de son histoire depuis 1929, les actifs toxiques générés par les subprimes contaminent progressivement une partie du système bancaire et le choc de confiance est terrible.

 

Dans ce climat de défiance généralisé, les banques ne se font plus confiance entres elles et ne se prêtent plus. Nous avons donc une crise de liquidité et de solvabilité générant un assèchement du crédit qui contamine l’économie dite réelle avec un risque de faillite pour certains établissements bancaires. Mais le diagnostic précis de cette crise est extrêmement complexe car la maladie (les actifs toxiques) évolue de jour en jour et personne ne peut raisonnablement quantifier l’ampleur exacte du mal . De plus, nous n’avons pas de clone de la crise actuelle qui par sa forme est sans précédent. Résultat, les marchés paniquent et les particuliers ont peur pour leur épargne … Chacun y va de sa proposition et de sa solution. On a donc assisté en France à une véritable foire aux idées: Henri Guaino préfère laisser filer les déficits, Bernard Accoyer souhaite lever un emprunt d’Etat, Jean Peyrelevade propose que l’Etat se substitue au système et s’occupe du crédit interbancaire… François Fillon, manœuvrant habilement, en appelle à l’unité nationale en tendant la main à la gauche.

 

Il y a certes besoin d’unité, mais celle ci doit être internationale et à la mesure de l’ampleur de la crise. Face à la défaillance du système, les Etats apparaissent comme les prêteurs de dernier ressort (ils ne peuvent pas faire faillite) et vont constituer la clé de cette sortie de crise. Il n’y a en réalité pas d’autre alternative pour rétablir la confiance et réamorcer la pompe du crédit. Nicolas Sarkozy, qui se transcende en période de crise, l’a bien compris, et son plan de secours de 360 milliards d’Euros le prouve. Magique, ce plan présenté comme une garantie qui devrait en théorie ne rien coûter au contribuable et ne pas affecter la dépense publique. Mais dans la pratique, rien n’est moins sûr, car il affectera au minimum la dette publique. En réalité, il semble que ce plan visant à restaurer la confiance et à libérer le crédit ne marchera que si l’on ne s’en sert pas…

 

A son crédit Nicolas Sarkozy n’avait pas d’autre solution possible et il est regrettable que pour des raisons idéologiques, la gauche – qui ailleurs n’a rien à proposer – se soit abstenue d’approuver ce plan.

 

Prochaine étape : Nicolas Sarkozy souhaite réunir le G8 avant la fin de l’année pour refonder le système financier international … A suivre

 

 

La phrase de la semaine :

« Sans moi, l’Europe serait dans la panade. Heureusement que je suis Président de l’Union européenne. Parce-que, si ce n’était pas moi, ou serions-nous aujourd’hui?». De Nicolas Sarkozy.

 

rôme Boué