Pourquoi la France n’arrive-t-elle pas à se réformer ?

Une analyse superficielle laisserait penser que la première année du quinquennat Sarkozy avait permis d’engager  des réformes essentielles pour l’économie française, telles que la modernisation de la fonction publique, l’allongement de l’âge du départ en retraite, la réduction du déficit de la Sécurité Sociale et du budget de l’Etat, etc…En fait il n’en est rien.

Les prélèvements fiscaux dépassent toujours les 43%. 6 nouveaux impôts vont probablement voir le jour en 2009, dont une taxation accrue des revenus du capital, qui va dépasser le seuil de 30% (un quasi-record pour un pays industrialisé !). Parallèlement, la diminution du nombre des fonctionnaires se fait au compte-gouttes, compensée par l’augmentation des agents des collectivités locales.

Les adeptes de l’approche socialiste justifient cet écart de 5 à 10 points par rapport à nos principaux concurrents, en affirmant que la qualité du service public français suffit à l’expliquer. Certes, cela pouvait être vrai dans les années 70, mais la réalité correspond de moins en moins à ces images d’Epinal. Ainsi, les différents classements universitaires montrent l’affaiblissement de l’enseignement supérieur français.

Le simple bon sens permet de constater l’empilement excessif des structures administratives dans notre pays : communautés de communes, cantons, départements, régions. Les principaux organismes de tutelle (CNAM, Ministère de l’éducation Nationale, etc.) sont devenues des monstres bureaucratiques qui s’autoalimentent : à une époque où la réactivité et la flexibilité sont des  qualités indispensables, ces grosses structures perdent de leur efficacité et manquent de souplesse pour s’adapter à un environnement rapidement changeant..

Les conséquences sont malheureusement incontournables : un déficit budgétaire qui n’arrive pas à s’écarter durablement de la barre fatidique des 3%, un endettement public en hausse interrompue depuis 30 ans. Enfin, le plus grave, une croissance condamnée à rester sous les 2 %. En ce qui concerne 2008, j’avais indiqué il y a déjà 6 mois (dans un précédent éditorial) que celle-ci ne dépasserait pas 1,6%. Compte-tenu de la persistance de la crise, c’est désormais le chiffre de 1.3% qui apparaît comme le maximum possible. Et 2009 risque d’être encore moins bon…

 

 

 

                                                                                           Bernard MAROIS

                                                                                           Président

                                                                                           Club Finance HEC