L’économie française, touchée par les dommages collatéraux de la crise mondiale, subit actuellement une crise de confiance. Confiance des banques entre elles, qui se prêtent moins les unes aux autres, conditions de crédit durcies, hausse des taux… Le moral des Français est en berne et la consommation, principal moteur de la croissance française, chute. Enfin, la confiance en l’avenir fait également défaut aux chefs d’entreprise qui réduisent leurs investissements.
Comme en économie, la confiance est une donnée fondamentale de l’action politique. Ne dit-on pas « gagner la confiance des électeurs », comme on parle de « vote de confiance» ? Les leaders politiques sont souvent jugés à l’aune de leur indice de confiance dans les sondages … Les Français ont d’ailleurs depuis plusieurs années de moins en moins confiance en la classe politique et en la capacité de ses représentants à influer sur le cours des événements dans un monde globalisé.
On peut dire qu’en matière de confiance, Nicolas Sarkozy traverse actuellement une véritable crise.
En effet, face à la crise économique (finances , immobilier , inflation ), le Président, sensé incarner le volontarisme en politique, dégage plutôt une impression d’impuissance. La passivité actuelle de Nicolas Sarkozy contraste violemment avec l’importance de la crise actuelle. Son discours apparaît comme terriblement fataliste puisque face aux forts vents contraires que traverse le pays, il semble attendre l’embellie outre atlantique, tout en accentuant le rythme de ses réformes. Mais le programme du candidat Sarkozy en 2007 n’est plus adapté à la nouvelle donne économique et on ne peut tout attendre d’un rebond conjoncturel.
Résultat, le contrat de confiance avec les Français est rompu. Nicolas Sarkozy doit donc résoudre l’équation suivante: rassurer ses concitoyens en adaptant sa politique économique à la crise actuelle, notamment en jouant sur les dépenses publiques, tout en leur disant la vérité (non ! la crise ne s’arrêtera pas aux frontières comme le nuage de Tchernobyl…) . Il semblerait qu’aujourd’hui, il consulte à tout va dans l’optique de sa prochaine intervention à Toulon qui définira les grandes orientations de sa politique économique. Cette intervention est cruciale et c’est pour le Président l’occasion de créer une dynamique permettant de restaurer la confiance perdue. Espérons qu’il « ne nous trahira pas et qu’il ne nous mentira pas » comme il l’a affirmé pendant sa campagne. Slogan que pourra reprendre son fils Jean car, en épousant une des héritières de l’empire Darty, il vient de signer lui aussi un « contrat de confiance ».
La phrase de la semaine :
« Le chemin est plus difficile : la pente est forte et elle se redresse encore avec la crise, mais parce que c’est difficile, nous devons augmenter notre capacité à revenir à l’équilibre en 2012 ». De Eric Woerth Ministre du budget.
Jérôme Boué