Etats-Unis : la croissance résiste mais l’emploi souffre.

 

C’est semaine économico-statistique sera certainement l’une des plus déterminantes de cet été. Non seulement parce qu’elle sera chargée (avec sept publications importantes), mais aussi parce qu’elle sera marquée par la sortie des comptes nationaux américains du deuxième trimestre et la première estimation de l’inflation eurolandaise de juillet (les deux événements ayant lieu le même jour, en l’occurrence le jeudi 31 juillet).

On notera également la confiance des ménages américains (mardi) et l’enquête de conjoncture menée par la Commission Européenne pour l’ensemble de la zone euro en juillet (mercredi).

Enfin, les chiffres de l’emploi américain et de l’enquête ISM dans l’industrie clôtureront cette semaine décidément très mouvementée.

 

Mardi 29 juillet, 8h45 (heure de Paris) : la confiance des consommateurs français continue de baisser.

Alors qu’il ne cesse d’enfoncer des planchers historique depuis la fin 2007, l’indice de confiance des consommateurs devrait poursuivre sa décrue mais ne perdre « qu’un » point en juillet à – 47. La dégradation du pouvoir d’achat et du marché immobilier, ainsi que les risques croissants qui pèsent sur l’emploi seraient les principaux éléments explicatifs de cette décrue.

Mardi 29 juillet, 16h00 : la confiance des ménages américains se stabilise sur des plus bas.

Après la chute vertigineuse des douze derniers mois (en l’occurrence 61,5 points depuis juillet 2007), l’indice de confiance des ménages calculé par le Conference Board devrait se stabiliser sur un plancher particulièrement bas de 50. Et ce notamment dans le sillage du prolongement des destructions d’emplois menées un peu partout tant géographiquement que sectorielle ment outre-Atlantique.

Mercredi 30 juillet, 11h : le sentiment économique poursuit chute encore dans la zone euro.

Après avoir reculé à douze reprises au cours des treize derniers mois et avoir atteint un plus bas depuis 2005 en juin 2008, l’indice de confiance dans l’économie mesuré par la Commission européenne devrait encore reculer au mois de juillet, à 93.8 après 94.9, confirmant la perspective d’un ralentissement brutal qui se transformera en récession pour la zone euro.

Jeudi 31 juillet, 11h : l’inflation eurolandaise se tend encore.

Le taux annuel d’inflation devrait atteindre un nouveau plus haut en seize ans au mois de juillet, alors que la combinaison de la poursuite de la hausse des prix de l’énergie, des matières première et de l’alimentation et un effet de base défavorable (l’indice des prix avait reculé de 0.2 % en juillet 2007) vont encore contribuer à gonfler le taux d’inflation. Celui-ci devrait atteindre 4.2 % en juillet.

Jeudi 31 juillet, 14h30 : vers une croissance américaine de 2,3 % au deuxième trimestre 2008.

Si l’investissement résidentiel devrait continuer à peser lourdement sur la croissance américaine (comme c’est le cas depuis le début 2007), alors que le marché immobilier continue de baisser, les autres composantes de la croissance américaine devraient permettre au PIB d’enregistrer une hausse de 2.3 % au 2ème trimestre. En effet, la consommation a nettement mieux résisté que ne le laissaient envisager les enquêtes de confiance, grâce au versement du « rebate check ». Par ailleurs, l’investissement des entreprises a continué à progresser. Enfin, le déficit en volume de la balance commerciale a continué à se réduire et apportera donc, comme lors des précédents trimestres, une contribution positive à la croissance du PIB.

Vendredi 1er août, 14h30 : les destructions d’emplois restent fortes outre-Atlantique.

Si certains indicateurs avancés de l’activité aux Etats-Unis laissent présager d’une amélioration conjoncturelle au 2ème semestre, l’indicateur retardé que constitue l’évolution de l’emploi devrait, quand à lui, continuer à s’être détérioré au mois de juillet. Ainsi, le taux de chômage devrait atteindre un plus haut en quatre ans, à 5.6 %, alors que le nombre de destructions d’emplois salariés atteindra 80 000 (dont 40 000 dans l’industrie), un 7ème mois consécutif de baisse.

Vendredi 1er août, 16h : l’indice ISM dans l’industrie américaine continue de résister.

Après avoir passé quatre mois sous le niveau de 50, signifiant par là même une contraction de l’activité dans l’industrie, l’ISM manufacturier avait progressé à 50.2 au mois de juin. Il devrait se maintenir juste au niveau de 50 et confirmer que l’activité a bel et bien cessé de se contracter dans l’industrie américaine. La reprise viendra au cours du second semestre.

Marc Touati et Adrien Pichoud



 

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :