Ségo à l’assaut de Sarko.

Ségolène Royal qui s’est récemment illustrée en affirmant que « Nicolas Sarkozy n’était pour rien dans la libération d’Ingrid Betancourt » passe la vitesse supérieure et tire désormais à boulets rouges sur le Président qu’elle attaque personnellement. En effet la candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle voit un lien immédiat entre sa dénonciation de la main-mise du clan Sarkozy sur la France et la mise à sac de son appartement. Cette charge anti Sarko pourrait bien se révéler contre-productive, voire lui revenir tel un boomerang.

Tout d’abord, il s’agit d’une accusation lourde qui aujourd’hui est portée sans preuve. On est donc davantage dans le procès d’intention que dans l’allégation fondée. Par ailleurs, si machination il y avait, la mise à sac d’un appartement ne serait peut être pas la meilleure méthode d’intimidation. On est effet assez loin des méthodes utilisées à l’époque par François Mitterrand à l’encontre de Jean-Edern Hallier pour préserver le « secret Mazarine ».

Enfin, il s’agit clairement d’une erreur de stratégie politique. Ségolène Royal, en concentrant ses attaques contre la personne de Nicolas Sarkozy, n’a pas retenu les leçons de la campagne présidentielle, durant laquelle sa tactique anti Sarko s’était révélée absolument inefficace. On se souvient encore d’une candidate axant sa campagne sur l’image et la communication au détriment du fond et notamment d’un vrai programme pour la France. Le point d’orgue de cette stratégie fut le débat télévisé d’entre deux tours où l’on vit « Blanche Neige » se transformer en « Cruella » tenter par tous les moyens de diaboliser et de déstabiliser son adversaire.

Ségolène Royal s’enferme donc à nouveau dans cette stratégie d’attaques frontales en s’en prenant au style et à l’entourage du Président. On se souvient également de ses commentaires assassins à la sortie de sa première entrevue à l’Elysée avec le nouveau Président. Elle n’eut de cesse d’affirmer à la presse que le Président était davantage tourné vers lui même (sa montre, ses projets de faire de l’argent après son quinquennat etc) que vers la France et les Français …

Il est clair que ces attaques contre le Président sont également une réponse à sa chute dans les sondages au bénéfice de ses principaux rivaux, Martine Aubry et Bertrand Delanoë. Ségolène Royal, en passant à l’offensive, souhaite se mettre au niveau de Nicolas Sarkozy et se positionner en principal challenger du Président dans son camp.

Toutefois, l’expérience passée nous montre que cette stratégie a ses limites. Rappelons-nous Lionel Jospin, concentrant ses attaques contre Jacques Chirac entre 1997 et 2002 avec le résultat que l’on connaît… Ségolène Royal devrait donc s’attaquer aux vrais sujets de société (l’économie, le social, l’écologie…) pour se donner une envergure présidentielle, en communiquant peut être davantage sur le livre qu’elle a écrit avec le sociologue Alain Touraine, dans lequel elle décrit sa pensée et son programme.

 

 

La phrase de la semaine:

« Comme les centaines de Français qui vivent un cambriolage, si elle est traumatisée, elle a droit à une aide psychologique» de Frédéric Lefebvre, député UMP, à propos de Ségolène Royal.

 

rôme Boué