Lors du sommet économique et financier du G7 dernier, une surprise de taille s’est produite : pour l’une des rares fois depuis le début des années 90, les dirigeants économiques et monétaires des soi-disant sept pays les plus riches de la planète ont osé l’impensable : rédiger un communiqué officiel faisant état de leur inquiétude quant à l’évolution excessive des devises internationales…
Dans un premier temps, les marchés des changes ont réagi positivement en stoppant la nouvelle tendance baissière de l’euro/dollar. En deux jours, ce dernier est ainsi passé de 1,59 dollar pour un euro à 1,57.
Malheureusement, cette accalmie n’a été que de courte durée. En effet, les membres du G7 ont beau essayer de sauver les apparences, leur impuissance est criante. Et pour cause : tant que
Cette situation ne fait d’ailleurs que refléter la triste réalité entre une Réserve fédérale et une Banque d’Angleterre qui réagissent et essaient d’éviter le pire et une BCE qui refuse toujours de voir le ralentissement de la zone euro, ignore les risques qui pèsent sur les banques eurolandaises et, par là même, sur la stabilité financière et l’activité économique.
Or, si le G7 appelle avec détermination à une plus grande transparence des banques commerciales, il ne demande rien à
Dès lors, si le G7 n’a aucun moyen de pression sur
Plus globalement et au-delà du fait que
Pis, à l’horizon 2015, c’est-à-dire après-demain, le G7 aura une composition très différente de celle d’aujourd’hui. Actuellement, celui-ci est effectivement composé des sept pays suivants, par ordre décroissant de puissance économique (mesuré par le niveau du PIB en dollars bruts) : Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada.
En 2015, en prenant des hypothèses de croissance optimistes pour les pays développés et pessimistes pour les pays émergents (ce qui, convenons-en, va en l’encontre de la situation actuelle), ce G7 devrait être le suivant : Etats-Unis, Chine, Japon, Inde, Allemagne, Russie, Brésil.
En attendant, il est malheureusement clair qu’à l’instar du FMI, le G7 ne représente plus grand chose et n’a surtout plus beaucoup de moyens d’action. Il n’est finalement que l’un des derniers avatars d’anciennes puissances, désormais en déclin, qui n’arrivent même pas à se mettre d’accord pour éviter de sombrer dans la récession, au grand dam des marchés et dans un contexte où les pays émergents continuent sur leur lancée.
Seul inconvénient pour ces derniers, la faiblesse excessive du dollar accroît la spéculation haussière sur les marchés des matières premières et accroît ainsi les risques de disette dans certaines régions du monde émergent, affaiblissant par là même la croissance et la stabilité politique de ces pays, qui auront dès lors plus de difficultés pour rattraper leur retard sur les actuels pays du G7. Du moins c’est peut-être ce que ces derniers s’imaginent…
Marc Touati