L’économie américaine convalescente.

Cette semaine économico-statistique sera principalement américaine, avec pas moins de cinq publications déterminantes, et notamment les ventes au détail (lundi), les prix à la consommation et la production industrielle (mercredi).

Dans la zone euro, on notera l’indice ZEW en Allemagne (mardi) et la confirmation d’une inflation eurolandaise de 3,5 % en mars (mercredi).

Lundi 14 avril, 14h30 (heure de Paris) : très léger rebond des ventes au détail.

Après avoir surpris par leur résistance en janvier, puis déçu par leur baisse de 0,6 % en février, les ventes au détail devraient retrouver le chemin de la hausse en mars, mais de seulement 0,1 %. C’est notamment ce qu’indiquent les destructions d’emplois observées dans le commerce de détail en mars.

Mardi 15 avril, 8h45 : L’inflation française atteint 3 %.

Après avoir baissé de 0,1 % en janvier sous le traditionnel « effet soldes », puis rebondi de 0,2 % en février, les prix à la consommation devraient augmenter d’environ 0,6 % en mars. Ce qui se traduirait par un glissement annuel en hausse de 0,2 point à 3 %. Il s’agira d’un sommet depuis mars 1992. De quoi encore enflammer le débat sur le pouvoir d’achat en France.

Mardi 15 avril, 11h : l’indice ZEW reste sur des planchers.

Outre-Rhin, le climat sera à peine plus enjoué. Ainsi, après avoir légèrement augmenté en février et mars, l’indice ZEW de confiance des acteurs financiers devrait reperdre deux points à – 34 en avril. Il resterait ainsi sur des planchers depuis la récession de 1993. De quoi certainement rassurer la BCE….

Mardi 15 avril, 14h30 : le glissement annuel des prix à la production continue de se replier outre-Atlantique.

Après avoir déjà progressé de 1 % en janvier, puis de 0,3 % en février, les prix à la production devraient encore se tendre de 0,4 % en mars. Cette nouvelle tension serait notamment le produit de la nouvelle flambée des cours énergétiques, des prix des matières premières au sens large, sans oublier le dollar faible.

Notons cependant que le glissement annuel continuera de se replier à 5,7 % contre 6,4 % le mois précédent et 7,4 % en janvier.

De plus, hors énergie et produits alimentaires, les prix à la production ne devraient progresser que de 0,2 %, affichant un glissement annuel de 2,6 %

Mercredi 16 avril, 14h30 : l’inflation américaine reste élevée mais ne dérape plus.

Dans le sillage de la nouvelle flambée des cours pétroliers mais aussi des prix de l’essence aux Etats-Unis, l’inflation devrait rester élevée en mars. Néanmoins, grâce à des gains de productivité toujours élevés, à une concurrence de plus en plus aigue et à un retour massif du cost cutting, les prix ne devraient pas déraper. Selon nous, ils augmenteraient de 0,3 %, soit un glissement annuel de 3,9 %, contre encore 4,3 % en janvier dernier. Quant au core CPI (i.e. l’indice des prix hors énergie et produits alimentaires), il continuerait d’augmenter à son rythme de croisière, c’est-à-dire 0,2 % sur le mois et 2,4 % en glissement annuel (soit 0,1 point de plus qu’en février mais 0,1 point de moins qu’en janvier).

Mercredi 16 avril, 14h30 : les mises en chantier se stabilisent aux Etats-Unis.

Dans le sillage de leur petit rebond de janvier et de leur quasi stagnation de février, les mises en chantier de logements devraient très légèrement augmenté en mars, à 1,090 million en rythme annualisé, contre 1,065 le mois précédent.

Il n’y aura donc pas de quoi sauter au plafond, tout au plus de quoi confirmer que le dégonflement de la bulle immobilière devrait prochainement toucher à sa fin.

Mercredi 16 avril, 15h15 : la production industrielle américaine reste molle.

Après avoir augmenté de 0,1 % en janvier, puis baissé de 0,5 % en février, la production industrielle américaine devrait se stabiliser en mars. C’est du moins ce qu’indique la légère remontée de l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière ce même mois (qui reste néanmoins sous la barre des 50). De quoi conforter la Fed dans la poursuite de sa politique d’assouplissement monétaire.

Marc Touati



 

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :