Le « Ni Ni » du premier tour des élections municipales.

Le premier tour des élections municipales et cantonales à donné naissance à une nouvelle version du « NI NI » en politique (ni privatisation, ni nationalisation). En effet, ces élections, contrairement à la plupart des pronostics, ne furent ni la Berezina annoncée pour la droite, ni la vague rose.

 

Du fait des bons résultats obtenus en 2001, la droite victime de l’effet de base est en perte de vitesse très nette et cède du terrain à la gauche en phase de rééquilibrage. Ainsi les listes de gauche et des verts obtiennent plus de 47% des voix sur le plan national contre 45% pour celles de la droite. A noter un avantage encore plus net pour la gauche aux cantonales avec 48% des suffrages contre 41% à l’UMP et à ses alliées.

 

L’homo politicus est une espèce très particulière et au soir du premier tour, les différents représentants des principaux courants politiques ont tenté de faire bonne figure en toute circonstance sur les plateaux de télévision.

Ainsi face au recul de la droite et aux multiples attaque de leurs opposants, le binôme DD (Devedjian, Dati) s’est enorgueilli des chiffres du chômage (« au niveau de 1983 avec un taux de  7, 5 % et 300 000 emplois marchands crées ») ainsi que du recul de la délinquance ( baisse de 12 % des attaques contre les personnes). Ce ne fut pas suffisant pour les malheureux envoyés au front défendre les résultats de la politique de Nicolas Sarkozy.  

 

Laurent Fabius a incarné quant à lui la force tranquille, serin et pédagogue. Il a soigneusement évité tout triomphalisme  (afin de ne pas démobiliser ses troupes) tout en affichant une certaine satisfaction face aux difficultés de la droite. Il lui a été facile pendant cette soirée électorale d’appuyer là où cela fait mal à droite, c’est à dire actuellement un peu partout.

 

Jean Marie Le Pen s’est félicité du bon score de sa fille Marine pourtant largement distancée à Henin Beaumont

 (28,53 % contre 43.9% pour la liste de gauche). Il prouve lui aussi que l’homo politicus doit toujours se montrer satisfait quelles que soient les circonstances … Marielle de Sarnez ( Modem ) quant à elle s’est réjouie du score de François Bayrou à Pau, pourtant distancé, malgré son envergure nationale, par la candidate socialiste Martine Ligniéres – Cassou ( 33.8 % ). Comprenne qui pourra ! Enfin, Olivier Besancenot, bien aidé par l’actualité économique, a enfoncé le clou sur les ravages de la spéculation financière et les méfaits du capitalisme. Les récentes affaires (Société Générale, UIMM) alimentant le fonds de commerce du facteur le plus célèbre de France.

 

En réalité personne ne pouvait vraiment pavoiser. En effet, rien n’est joué et les formations de droite et de gauche sont au coude à coude (50/50) pour le deuxième tour. Le Modem qui se posera bien souvent en arbitre et l’électorat populaire seront des facteurs clefs de succès. Mais sur ces deux paramètres, les incertitudes demeurent. En revanche, une chose est bien certaine, c’est que Nicolas Sarkozy a une large responsabilité dans la poussée à gauche observée lors de ce premier tour . Nul doute que notre hyper président brillera par sa discrétion entre les deux tours. A suivre …

 

 

 La phrase de la semaine:

« Moins de 1%, c’est à dire 400 voix, me séparent de la candidate socialiste arrivée en tête, la deuxième mi- temps va être passionnante.” François Bayrou candidat à Pau  

rôme Boué