L’inflation américaine reste sous contrôle.

Après la densité des derniers jours, cette semaine économico-statistique sera particulièrement calme, avec seulement trois publications déterminantes.

Il s’agira de l’inflation et des mises en chantier aux Etats-Unis pour janvier (mercredi) et de l’indicateur avancé du Conference Board de janvier, toujours aux Etats-Unis.

Même si elles auront évidemment beaucoup moins d’impact sur les marchés, notons également les publications dans l’Hexagone de l’inflation de janvier (jeudi), de la consommation des ménages en janvier et du climat des affaires dans l’industrie en février (vendredi).

 

Mercredi 20 février, 14h30 (heure de Paris) : l’inflation américaine ne dérape plus.

Après avoir augmenté de 1,7 % au cours des quatre derniers mois, les prix à la consommation devraient nettement ralentir en janvier, profitant notamment de la légère baisse des cours pétroliers et d’un effet de correction baissier. Nous anticipons ainsi que tant le CPI que le core CPI (i.e. hors énergie et produits alimentaires) augmenteraient de 0,1 %. Ce qui se traduirait par des glissements annuels de respectivement 3,9 % et 2,3 %, contre 4,1 % et 2,4 % en décembre.

De quoi calmer les craintes d’hyperinflation des monétaristes orthodoxes…

Mercredi 20 février, 14h30 : vers une légère hausse des mises en chantier outre-Atlantique.

Après avoir dégringolé de 56,2 % entre janvier 2006 et décembre 2007, dont une baisse de 21 % sur les trois derniers mois, les mises en chantier de logements devraient très légèrement se reprendre en janvier. Cela se traduirait par un rythme annuel de 1,015 million, contre 1,006 million en décembre.

Si le dégonflement de la bulle immobilière n’est donc toujours pas terminé, la situation est bien en voie d’apaisement.

Jeudi 21 février, 8h45 : l’inflation française augmente très légèrement.

Soyons d’ores et déjà prévenus : en janvier, l’inflation française devrait atteindre les 2,7 % (contre 2,6 % en décembre), ce qui sera un plus haut depuis mai 1992. Cette tension du glissement annuel des prix à la consommation serait due à une baisse mensuelle de ces derniers d’environ 0,2 %, alors que la baisse fut de 0,3 % en janvier 2007.

Autrement dit, depuis novembre dernier, les pics d’inflation s’expliquent principalement par des effets de base défavorables, mais qui devraient s’inverser au cours des prochains mois. En moyenne sur 2008, l’inflation française demeurera donc proche des 2 %.

Jeudi 21 février, 16h : statu quo de l’indicateur avancé du Conference Board aux Etats-Unis.

Après trois mois de baisse continue, l’indicateur avancé du Conference Board devrait se stabiliser en janvier, notamment grâce à la baisse des taux d’intérêt monétaires et obligataires, mais aussi au repli des cours pétroliers. Cependant, la déprime boursière et les difficultés bancaires devraient empêcher de retourner sur le chemin de la hausse qui devrait néanmoins être retrouvé en février.

Vendredi 22 février, de 8h45 : nouvelle baisse de la consommation des ménages en France.

Après avoir flambé de 2 % en décembre, en correction de la faiblesse des trois mois précédents, la consommation des ménages en produits manufacturés devrait replonger en janvier. Certes, le traditionnel « effet soldes » devrait soutenir cet agrégat, qui sera néanmoins affecté par des soldes justement en demi-teinte et surtout par l’effondrement de 14,4 % des immatriculations de voitures neuves en janvier. Dans ce cadre, la consommation en produits manufacturés devrait reculer d’environ 0,8 % sur le mois, soit un glissement annuel de 2,8 %.

Vendredi 22 février, à 8h50 : les industriels français restent sereins mais pour combien de temps ?

Depuis septembre dernier, la confiance des industriels français ne cesse de surprendre. En effet, alors que ses homologues s’écroulent un peu partout en Europe et dans le monde, elle continue de résister dans l’Hexagone, ne perdant que trois points depuis l’été dernier. Encore en février, une baisse de seulement un point devrait se produire, soit un niveau de 108. A croire que les industriels français font fi de la situation hexagonale et préfèrent surpondérer leur activité à l’international qui demeure assez bonne. D’où d’ailleurs la déconnexion récente entre la croissance molle en France et le moral relativement correct des industriels français.

Marc Touati



 

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :