Nicolas Sarkozy décroche dans les sondages sur fond de fracture sociale

La chute de popularité du Président s’accentue avec -8 % dans les sondages en janvier (41% de satisfaits et 55 % de mécontents – TNS SOFRES). Nicolas Sarkozy rejoint le niveau de popularité de J. Chirac en février 1996 après les grandes grèves contre la réforme des régimes spéciaux … Dire que les Français sont inquiets est un euphémisme !! Comme le montre la dernière enquête de conjoncture de l’INSEE, le moral des ménages est au plus bas depuis la création de cet indice en 1987 ( baisse de 21% en 7 mois). Si l’on ajoute à cela la grogne des parlementaires qui s’opposent de plus en plus au Président, c’est une petite tempête qui sévit actuellement en Sarkozie.

Plusieurs facteurs expliquent ces très fortes turbulences :

Tout d’abord – c’était prévisible – le Président paie l’étalage et la starisation de sa vie privée. Il a le droit comme tout un chacun d’être heureux, mais il a été assez peu avisé d’exhiber ainsi sa relation avec Carla Bruni dans la période difficile que traverse le pays .

Nicolas Sarkozy paie également son style et son train de vie ostentatoires (marques de luxe, jet privé, yacht …) totalement en décalage avec l’état d’esprit des Français en ces temps de vaches maigres. En effet, nos concitoyens seraient sans doute bien plus indulgents avec le « style Sarkozy » si les résultats de sa politique économique amélioraient concrètement leur quotidien . Ils assistent donc à une débauche de fastes de la part de leur Président et en ont assez d’attendre leur parcelle de bonheur.

N Sarkozy doit donc de corriger le tir. Tout d’abord il devra montrer qu’il fait passer les intérêts du pays avant ses plaisirs personnels. Aujourd’hui les Français n’ont pas certainement pas l’impression qu’il ait fait « don de sa personne au pays ». Il doit également gagner en modestie et en humilité dans son comportement tout en s’affichant davantage sur le terrain . Enfin, il ne doit pas oublier les « classes populaires » qui ont largement contribué à son élection . Lui qui citait Blum et Jaurès pendant sa campagne devrait davantage s’investir auprès des plus modestes comme il cherche à le faire sur le dossier Mittal en Lorraine.

Le risque majeur pour Nicolas Sarkozy serait d’apparaître comme le Président des puissants et des classes dirigeantes qui l’ont d’ailleurs célébré pendant « la nuit du Fouquet’s » avant qu’il aille finalement rejoindre « le peuple » qui l’attendait Place de la Concorde … Dans le même registre, son paquet fiscal de 15 milliards d’euros, qui représente un véritable cadeau aux plus riches, n’est pas fait pour rassembler les Français autour de sa personne. Il accentue au contraire la fameuse «  fracture sociale ».

Nicolas Sarkozy doit enfin donner davantage de substance à sa fonction et ne pas se comporter en « super manager » . Il doit prouver qu’il a une vraie stature présidentielle et qu’il sait s’élever au dessus de la mêlée (cf l’épisode malheureux avec les marins pêcheurs en Bretagne).

Récemment, N Sarkozy expliquait (à juste titre) que Daniel Bouton devait prendre ses responsabilités face aux problèmes de la SG, compte tenu de l’importance de son salaire. Lui qui vient de s’augmenter serait donc bien inspiré de s’appliquer ses propres préceptes. Dans le cas contraire, les Français lui feront payer l’addition au prix fort, et pas question de la faire passer en note de frais gouvernementale.   

 

La phrase de la semaine:

« C’est elle qui médiatise ma vie privée . C’est insupportable » de Nicolas Sarkozy à propos de la presse .

rôme Boué