Suspense sur la croissance américaine

Cette semaine économico-statistique sera particulièrement déterminante pour l’évolution des marchés puisqu’elle sera notamment marquée par la première version des comptes nationaux américains du quatrième trimestre, par la réunion de politique monétaire de la Fed, ainsi que par l’évolution de l’emploi en janvier outre-Atlantique. Autrement dit, les marchés pourront juger sur pièce de l’état de ralentissement effectif de la locomotive de la croissance mondiale.

Mardi 29 janvier, 8h45 (heure de Paris) : nouvelle baisse de la confiance des Français.

Après avoir plongé de quinze points entre juillet novembre, puis avoir encore perdu un point en décembre, la confiance des ménages devrait encore baisser en janvier. Cet indice atteindrait ainsi un niveau de – 31, contre – 29 le mois précédent. Ah qu’il paraît loin le temps de l’effet Sarkozy postélectoral…

Mardi 29 janvier, 14h30 : les commandes de biens durables résistent aux Etats-Unis.

C’est certainement le facteur le plus favorable mais aussi le plus occulté depuis quelques mois, en l’occurrence la résistance des commandes de biens durables et notamment de biens d’équipement. En effet, malgré une certaine volatilité, cet indicateur avancé de l’investissement des entreprises continue de surprendre positivement et devrait encore progresser de 2 % en décembre. Histoire de rappeler que la dynamique d’investissement est toujours conséquente outre-Atlantique.

Mardi 29 janvier, 16h : la chute de la confiance des ménages américains reste contenue.

Après s’être écroulé de 23,3 points en cinq mois, l’indice de confiance des ménages calculé par le Conference Board ne devrait reculer que de 0,9 point en janvier, notamment grâce à la baisse des taux d’intérêt et au repli des cours du baril. Malheureusement, la fragilité des marchés devrait empêcher une hausse.

Mercredi 30 janvier, 14h30 : vers une croissance du PIB américain de 1 % au quatrième trimestre.

Il s’agira là de la statistique phare de la semaine. Car les marchés attendent de savoir si oui ou non la récession menace l’économie américaine. Selon nos estimations, la croissance sera évidemment ralentie, mais restera néanmoins positive avec un niveau de 1 %. De quoi confirmer une croissance de 2,2 % sur l’ensemble de l’année 2007.

Mercredi 30 janvier, 20h15 : la Fed baisse ses taux encore et toujours.

Après avoir surpris les marchés la semaine dernière en abaissant son taux objectif des federal funds de 75 points de base, la Fed devrait poursuivre son travail de soutien de l’économie américaine en abaissant encore ce taux de 50 points de base. Histoire de bien confirmer que tout sera fait pour éviter la récession.

Jeudi 31 janvier, 11h : l’inflation eurolandaise toujours à 3,1 %.

Pour le troisième mois consécutif, le glissement annuel des prix à la consommation dans la zone euro devrait atteindre 3,1 %. Si certains y verront le signe de la nécessité de ne pas baisser le taux refi, nous préférons au contraire souligner que, malgré son fort resserrement monétaire, la BCE n’a pas réussi à remplir son objectif d’une inflation de 2 %. Et pour cause : l’actuel regain inflationniste est dû à l’évolution des cours énergétiques. Leur baisse actuelle devrait donc permettre de retrouver une tendance désinflationniste dès le mois prochain.

Jeudi 31 janvier, 11h : les Eurolandais perdent de plus en plus confiance.

En janvier, le sentiment économique de l’ensemble de la zone euro devrait poursuivre sa descente, puisque l’indice devrait passer de 104,7 à 104, soit une baisse de 8,1 points par rapport au relatif sommet de mai dernier. S’il a déjà bien commencé, le ralentissement économique de la zone euro va donc encore s’accélérer…

Vendredi 1er février, 14h30 : le taux de chômage américain se stabilise à 5 %.

Après avoir tant inquiété les marchés il y a un mois en passant de 4,7 % à 5 %, le taux de chômage américain devrait se stabiliser à ce même niveau en janvier. Et ce, notamment grâce aux 48 000 créations d’emplois nettes qui devraient être enregistrées ce même mois, contre 18 000 le mois précédent.

Vendredi 1er février, 16h : léger mieux l’indice ISM manufacturier.

Parallèlement, après être passé sous la barre des 50 en décembre à 47,7 précisément, l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière devrait légèrement se reprendre, mais rester sous les 50, à 48 exactement. De quoi confirmer à la fois qu’il ne faut pas paniquer mais que la Fed a de quoi justifier de nouvelles baisses des taux.

Marc Touati

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :