De l’argent privé reçu par une institution multilatérale « publique », si tant est que l’on puisse assimiler
Des ressources financières « publiques » car multilatérales donc, investies dans des structures privées.
Les temps changent, n’en déplaise aux penseurs de Bretton Woods.
Du privé dans le public. Mi-décembre, pour la première fois de son existence, l’institution a « reçu une contribution du secteur privé », quelque 300 000 dollars en cash de la part de deux banques japonaises, a avoué son nouveau directeur, Robert Zoellick.
Une solution qu’il avait lui-même proposée quelque cent jours après son arrivée à la tête de
L’« idée » n’a, semble-t-il, pas choqué au sein de l’organisation sexagénaire en perte de vitesse. Elle s’est même matérialisée lors de la dernière levée de fonds de l’Association internationale de développement (IDA) – qui a permis de récolter quelque 42 milliards de dollars. Mieux,
Que faut-il en penser ? Quand des entreprises soutiennent financièrement des institutions multilatérales, on se dit que tout est bon à prendre pour venir en aide aux pays et aux populations les plus pauvres. On se dit aussi que les caisses de ces grandes structures doivent être désespérément bien vides.
Deux arguments valables dans notre cas.
Si l’acceptation de fonds privés peut à ce titre être une bonne nouvelle, cela ne va pas sans poser des questions déontologiques. Celle de la neutralité de
Pour l’heure, la boite de Pandore est ouverte. Mais
Du public dans le privé. Si cette contribution privée peut étonner, l’inverse n’est pas rare.
Dernière opération en date de l’IFC : en partenariat avec une filiale de l’Agence Française de Développement (AFD), elle vient d’entrer dans le capital de Veolia Water AMI, une filiale de Veolia Environnement, qui opère des services d’eau, d’assainissement et d’électricité en Afrique, en Inde et au Moyen-Orient, des régions déjà particulièrement visées par les actions de
La concomitance de ces deux actualités remet la lumière sur la spécificité des rapports entre des institutions souvent critiquées pour leur archaïsme et un XXIe siècle marqué par le leadership des entreprises et autres multinationales dans le façonnage d’un monde globalisé.
Par où l’on voit que les deux ne sont pas forcément antinomiques et que seul un front commun d’initiatives permettra d’aller dans le sens d’un meilleur développement. N’est-ce pas là l’objectif idéologique de