La confiance se délite dans la zone euro, mais la BCE ne change rien.

Cette première semaine statistique de l’année sera relativement calme. Elle ne sera effectivement marquée que par l’enquête de la Commission Européenne de décembre, l’évolution de la production industrielle des deux côtés du Rhin et celle de la balance commerciale aux Etats-Unis, en Allemagne et en France.

En fait, l’attention des marchés se portera principalement sur la réunion de politique monétaire de la BCE. Si un statu quo du taux refi est fort probable, l’incertitude demeure sur le discours d’accompagnement de Jean-Claude Trichet.

Lundi 7 janvier, 11h (heure de Paris) : nouvelle baisse pour le sentiment économique dans la zone euro.

Après avoir déjà reculé de 1,2 point en novembre et de 10,2 points depuis juin dernier, l’indice du sentiment économique de la zone euro devrait encore en perdre 1 en décembre. Il atteindrait ainsi un niveau de 103,8, un plus bas depuis janvier 2006. A l’instar du fort repli de l’indice IFO en décembre et de la nouvelle baisse de la confiance des ménages en France, cette baisse du sentiment économique eurolandais serait le fruit d’une dégradation générale de la confiance tant auprès des chefs d’entreprise que des ménages.

Mercredi 9 janvier, 8h45 : encore plus de 3 milliards d’euros pour le déficit extérieur français.

Après avoir atteint en octobre un sommet historique de 3,637 milliards d’euros sur un mois et de 35,22 milliards sur un an, le déficit extérieur français devrait avoisiner les 3,5 milliards d’euros en novembre. De quoi se rapprocher encore un peu plus de la barre des 40 milliards d’euros sur douze mois.

Jeudi 10 janvier, 8h45 : rechute de la production industrielle française.

Après avoir baissé de 1,2 % en septembre, puis rebondi de 2,1 % en octobre, la production industrielle devrait retrouver le chemin de la baisse en novembre, via un repli de 0,7%. Soulignons cependant qu’une baisse encore plus marquée pourrait se produire compte tenu de l’effet négatif des grèves.

Jeudi 10 janvier, 13h : statu quo du taux de base de la Banque d’Angleterre.

Après avoir confirmé notre prévision mais surpris les marchés en baissant son taux de base de 0,25 point début décembre, la Banque d’Angleterre devrait opter pour un statu quo le 10 janvier, tout en laissant la porte ouverte à de futurs assouplissements monétaires, rendus indispensables pour éviter la récession outre-Manche.

Jeudi 10 janvier, 13h45 : la BCE ne change toujours rien.

Malheureusement, la BCE ne prendra toujours pas modèle sur ses homologues britanniques et américaines. Arguant d’une inflation eurolandaise de 3,1 % mais oubliant que l’inflation sous-jacente est inférieure à 2 % et que la ralentissement économique s’aggrave, la BCE devrait ainsi maintenir le statu quo du taux refi. La question reste néanmoins de savoir si, comme en décembre, Jean-Claude Trichet conservera son discours « hawkish ». Ce qui, malheureusement encore, est très probable.

Vendredi 11 janvier, 14h30 : stabilisation du déficit extérieur américain.

Après avoir fortement chuté depuis le printemps dernier, puis légèrement augmenté en octobre à 57,8 milliards de dollars, le déficit extérieur américain devrait se stabiliser aux alentours des 58 milliards en novembre. Les exportations continueront de profiter de la baisse du dollar, mais la facture énergétique restant élevée, le déficit ne pourra pas retrouver le chemin de la baisse.

Marc Touati



 

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :