On ne s’en lasse pas, quoique… : la croissance mondiale plonge, mais les marchés flambent, réalimentant des bulles financières, et notamment boursières, qui n’en finissent plus.
Et comme à court terme, les marchés ont toujours raison, il ne sert à rien d’épiloguer : oui la bulle s’est dégonflée en février 2018, pour mieux se regonfler ensuite, avant d’éclater à l’automne 2018, pour finalement repartir de plus belle en 2019, et ainsi de suite. Le 11 juillet 2019, le Dow Jones a ainsi clôturé sur un nouveau sommet historique de 27 088 points. Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir…
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Les marchés boursiers planent…
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Sources : Euronext, ACDEFI
Mais, plutôt que de se plaindre de ces atermoiements et de ces excès, il paraît plus opportun de se concentrer sur ce qu’il est encore possible de maîtriser quelque peu, en l’occurrence l’évolution de la croissance mondiale.
Or, comme nous l’avons expliqué dans notre « Humeur », celle-ci est bien partie pour atteindre 2,8 % cette année, voire un peu moins.
C’est d’ailleurs ce que ne cessent de confirmer les indicateurs avancés publiés à travers le monde depuis quelques mois.
Après la nette baisse des indicateurs des directeurs d’achat de juin, en particulier dans l’industrie (cf. Economie et Stratégies de la semaine dernière), c’est par exemple au tour de l’indice Sentix de confiance des investisseurs de la zone euro d’enfoncer le clou.
Ainsi, en juillet et en dépit des nouveaux assouplissements monétaires annoncés par la BCE, cet indicateur avancé a encore reculé.
L’indice Sentix au plus bas depuis novembre 2014.
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Sources : Eurostat, Sentix, ACDEFI
Il atteint désormais un plus bas depuis novembre 2014 et laisse anticiper une nette baisse du glissement annuel du PIB de la zone euro. La nouvelle et forte chute des commandes industrielles outre-Rhin en juin confirme également que la locomotive habituelle de la zone euro restera aux abonnés absents.
Même sanction au Japon, avec un nouveau plongeon des commandes de biens d’équipement en mai : – 7,8 % sur un mois et – 3,7 % en glissement annuel.
L’économie japonaise toujours mal en point…
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Sources : BoJ, Nikkei, ACDEFI
Autre indicateur avancé de l’activité internationale, le PIB de Singapour s’est effondré de 3,4 % au deuxième trimestre 2019. Son glissement annuel tombe ainsi à 0,1 %, un plus bas depuis 2009.
Au total, Dans la mesure où le ralentissement sera aussi présent en Chine, en Inde, en Amérique Latine et aux Etats-Unis, il n’y a pas de doute à avoir : la croissance mondiale tombera bien vers 2,8 %, voire moins, ce qui constituera un plus bas depuis 2009.
En 2019, la croissance mondiale tombera bien vers 2,8 %, voire moins…
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Sources : FMI, Prévisions ACDEFI
Et ne nous leurrons pas : les banques centrales auront beau déverser tout l’opium possible, maintenant les taux des obligations d’Etat sur des niveaux artificiellement bas, la croissance restera molle. Et ce d’autant que les risques qui pèsent sur cette dernière sont particulièrement nombreux : montée du protectionnisme, « Hard Brexit », chocs géopolitiques, fin de cycle aux Etats-Unis, en Chine ou encore en Inde…
Prévisions de croissance mondiale pour 2019 : Ralentissement pour tout le monde !
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Sources : FMI, Prévisions ACDEFI
Si, pour le moment, les investisseurs, les marchés et la planète économico-financière dans son ensemble demeurent aveugles et sourds, une question déterminante demeure sans réponse : qu’adviendra-t-il lorsque tout ce beau monde se réveillera ?
Marc Touati