Ce mois-ci encore, les pays émergents ont montré qu’ils demeuraient économiquement fragiles. En effet, selon les dernières d’enquêtes des directeurs d’achat, pas moins de onze d’entre eux sont en récession industrielle ou proches d’y entrer, soit trois de plus qu’en septembre.
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Encore onze pays en récession industrielle ou proches d’y entrer.
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Sources : Markit, ACDEFI
Parmi les plus importants (du point de vue de leur taille économique) qui sont déjà en récession, on distingue le Mexique, qui pâtit fortement du tremblement de terre du 19 septembre, l’Afrique du Sud et la Thaïlande.
En ce qui concerne les pays proches de la récession industrielle, l’Indonésie, la Corée du Sud et Hong-Kong commencent à inquiéter sérieusement, confirmant que les Tigres et Dragons d’Asie ne sont plus aussi résistants que par le passé.
Le cas de l’Inde est encore plus problématique. En effet, après son double coup d’arrêt de la fin 2016, puis de l’été 2017 (à cause respectivement de la démonétisation cafouilleuse des billets de 500 et 1 000 roupies et de l’instauration tout aussi hasardeuse d’une nouvelle taxe indirecte), l’économie indienne semblait repartir sur de bonnes bases.
Malheureusement, les enquêtes Nikkei PMI des directeurs d’achat d’octobre sont venues semer le doute.
Inde : la reprise se poursuit dans les services mais patine dans l’industrie.
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Sources : Mospi, Nikkei, ACDEFI
Certes, dans les services, l’indice Nikkei PMI a continué de progresser, atteignant un niveau de 51,7. En revanche, dans l’industrie, il a perdu 0,9 point, à 50,3. Des niveaux qui confirment que la croissance indienne ne pourra pas dépasser les 6 % avant plusieurs trimestres.
L’économie brésilienne demeure fragile.
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Sources : IBGE, Markit, ACDEFI
Même son de cloche du côté du Brésil. En effet, après avoir retrouvé le chemin de la croissance, l’économie brésilienne demeure très fragile. En octobre, l’indice PMI dans l’industrie n’a gagné que 0,3 point, à 51,2. Mais, surtout, dans les services, l’indice PMI est reparti à la baisse : – 1,9 point, retombant dans la zone récessive à 48,8.
S’il n’y a pas encore péril en la demeure, cette rechute rappelle que la croissance brésilienne aura du mal à dépasser les 1 % au moins jusqu’au printemps 2018.
Enfin, du côté chinois, si l’herbe est un peu plus verte que dans les autres pays émergents, l’euphorie n’est toujours pas de mise.
La croissance chinoise ne fait plus d’étincelles.
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Sources NBSC, Caixin, ACDEFI
En octobre, l’indice Caixin des directeurs d’achat a progressé de 0,6 point dans les services à 51,2 et a stagné à 51 dans l’industrie. Là aussi, rien de méchant, mais de quoi confirmer la poursuite du ralentissement en douceur de la croissance chinoise.
D’ailleurs, en octobre, l’excédent commercial chinois a certes rebondi, mais est resté inférieur à 40 milliards de dollars, soit précisément 38,2 milliards de dollars, après 28,6 en septembre.
De plus, ce petit sursaut n’a pas permis à l’excédent sur douze mois de reprendre le chemin de la hausse. Il est ainsi passé de 439,6 milliards de dollars en septembre à désormais 428,7 milliards de dollars, soit toujours un plus bas depuis janvier 2015, et surtout une baisse de 189,4 milliards de dollars depuis le précédent point haut de juillet 2016.
Une fois encore, l’économie chinoise n’est pas en danger, mais montre qu’elle ne pourra plus tirer la croissance mondiale comme au cours des vingt dernières années.
L’excédent commercial chinois rebondit sur un mois mais continue de baisser sur un an.
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Sources : NBSC, ACDEFI
Et ce d’autant que les prix à la production continuent de flamber, affichant pour le deuxième mois consécutif un glissement annuel de 6,9 %. Du côté des prix à la consommation, l’inflation reste certes modérée, mais a tout de même augmenté de 0,3 point sur le seul mois d’octobre, à 1,9 %.
Chine : les prix à la production continuent de flamber et l’inflation repart à la hausse.
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Sources : NBSC, ACDEFI
Au total, même si les pays émergents résistent bien, ils demeurent fragiles, ce qui ne sera évidemment pas sans conséquence sur la croissance mondiale, qui, conformément à nos prévisions, ralentira bien vers les 3,1 % en 2018, contre 3,4 % cette année.
Marc Touati