Un vent d’euphorie souffle aux États-Unis et en Allemagne, mais pas en France.

C’est tout simplement incroyable. Le mois dernier, nous mettions déjà en exergue qu’en dépit des craintes mondiales qui entourent la Présidence de Donald Trump, le moral des ménages américains atteignait des sommets depuis juillet 2001.

En mars 2017, un nouveau pallier a été franchi. En effet, l’indice de confiance des consommateurs calculé par le très sérieux Conference Board a encore progressé de 9,5 points, après en avoir déjà gagnés 4,3 en février.

Depuis octobre 2016, sa progression est de 27 points ! Encore plus fort : cet indicateur avancé de la consommation des ménages atteint un sommet depuis décembre 2000.

A l’époque, le glissement annuel de la consommation dépassait les 4 % outre-Atlantique, ce qui pourrait donc bien redevenir le cas dans les prochains mois.

 

La confiance des ménages américains au plus haut depuis décembre 2000 !

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Sources : BEA, Conference Board, ACDEFI

 

Une situation qui est malheureusement très loin de celle de l’Hexagone. En effet, en mars, l’indice INSEE de confiance des ménages a connu la même évolution que son homologue chez les chefs d’entreprise : la stagnation.

Ainsi, il reste à son niveau moyen de longue période, en l’occurrence 100, indiquant par là même qu’après un quatrième trimestre 2016 appréciable, la consommation a notablement ralenti dès le premier trimestre 2017.

D’ailleurs, après un léger rebond de 0,6 % en janvier, la consommation des ménages français a reculé de 0,8 % en février.

De plus, avec l’attentisme pré-électoral et une campagne présidentielle calamiteuse, le moral et la consommation des ménages devraient continuer de se détériorer au moins jusqu’à l’été prochain.

En espérant qu’une crise politique majeure après les législatives ne viendra pas encore noircir le tableau…

 

En France, la confiance des ménages reste trop faible pour permettre un rebond durable de la consommation.

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Sources : INSEE, ACDEFI

Et ce d’autant qu’en dépit d’une très légère baisse du nombre de chômeurs de catégorie A en février, le nombre de sans-emploi toutes catégories a continué d’augmenter, restant proche des 6,6 millions de personnes.

 

Le nombre de chômeurs toutes catégories augmente encore et avoisine les 6,6 millions de personnes.

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Sources : Dares, ACDEFI

En fait, comme cela s’observe depuis 2012, la France reste l’une des lanternes rouges de l’économie et de l’emploi dans la zone euro.

D’ailleurs, elle freine la dynamique de croissance de la zone euro.

Ainsi, en mars, l’indice de sentiment économique dans la zone euro a reculé de 0,1 point, après en avoir déjà perdu 0,2 en février. Avec un niveau de 107,9, il reste certes toujours très appréciable, mais indique que la croissance de la zone euro est bien en train d’écrêter.

L’indice de sentiment économique dans la zone euro reste appréciable mais recule pour le deuxième mois consécutif.

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Sources : Eurostat, Commission européenne, ACDEFI

En fait, comme cela s’observe depuis une dizaine d’années, l’essentiel de la vigueur eurolandaise provient du dynamisme de l’économie allemande.

 

L’indice IFO du climat des affaires outre-Rhin continue de surprendre par sa vigueur.

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Sources : Destatis, IFO, ACDEFI

Ainsi, après avoir déjà progressé de 1,3 point en février, l’indice IFO du climat des affaires en a encore gagné 1,2 en mars. Avec un niveau de 112,3, il atteint désormais un sommet depuis juillet 2011.

Comme le montre le graphique précédent, cette évolution indique que la croissance allemande pourrait rapidement atteindre les 3 %, trois fois plus qu’en France.

 

Les perspectives d’activité sont aussi au beau fixe pour l’économie allemande.

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Sources : Destatis, IFO, ACDEFI

Une analyse qui est également confirmée par l’indice IFO des perspectives d’activité qui a progressé de 1,5 point en mars, après en avoir déjà gagné 1 en février.

Dans ce cadre, nous révisions à la hausse notre prévision de croissance allemande à 2 % en moyenne sur l’année 2017, soit le double de celle de la France.

Il n’y a pas de secret : pour réaliser une croissance soutenue, il faut moderniser son économie, ce qu’ont su faire les Allemands depuis 2002 et que les Français sont toujours incapables de réaliser, voire de comprendre. Quelle tristesse !

 

Marc Touati