La France va de plus en plus mal et le malaise s’installe. Tout d’abord dans l’attitude du Président de la République qui avec le « Gayetgate » désacralise la fonction. Certes, il est important de dissocier la vie privée de la vie publique, mais le chef de l’Etat, qui n’est pas n’importe qui, a surtout des devoirs et des obligations. Nous sommes ici très loin de l’image du père de la nation. Sans parler de l’annonce officielle de sa rupture : « je fais savoir que j’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler ». Une annonce glaciale, et une formule proche de celle d’un simple renvoi de ministre ou de collaborateur. Rappelons-nous du François Hollande moralisateur qui pointait du doigt Nicolas Sarkozy en se positionnant en homme normal. « Quand j’ai su, j’ai cru tomber d’un gratte-ciel », expliqua ensuite Valérie Trierweiler. Il semblerait aujourd’hui que la brutalité ait changé de camp.
Malaise également (ou plutôt honte) quand on voit le cortège de la manifestation anti-Hollande composé de partisans de Dieudonné, de catholiques intégristes, et de différents groupes extrémiste de gauche comme de droite. Des slogans qui font froid dans le dos : « la France aux Français Bleu Blanc Rouge », « Méric (militant d’extrême gauche tué par un skinhead), on t’entend plus ! » sans parler des slogans antisémites.
Malaise encore lorsque l’on voit qu’il existe en France une multitude de zones de non droit. Comme par exemple les quartiers au nord de Marseille où un individu connu des services de police vient d’être abattu d’une rafale de kalachnikov sous les yeux de son fils de 9 ans.
Malaise également devant l’échec de François Hollande qui martèle depuis des mois qu’il parviendra à inverser la courbe du chômage en 2013, un objectif aussi irréaliste que grotesque. Que dire encore du gouvernement qui se vante aujourd’hui d’avoir stabilisé le chômage, alors que le nombre de demandeurs d’emplois continue d’augmenter. On est malheureusement une fois de plus dans le déni de réalité le plus total.
Sentiment de malaise encore lorsque l’on voit la médiocrité de la classe politique actuelle. Une majorité socialiste qui n’est pas à la hauteur des enjeux économiques du pays, et qui s’obstine notamment à ne pas mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires au rétablissement de l’activité et de l’emploi. Une droite qui se divise, obsédée par ses querelles de pouvoir et autres primaires, sans être force de proposition pour l’avenir, à un moment où l’opposition devrait être la plus constructive. Un FN qui surfe sur les peurs, l’euroscepticisme, et la faible culture économique des Français. Ce parti xénophobe et d’extrême droite vient d’être crédité par une enquête IFOP JDD de 23% des voix aux Européennes, surclassant ainsi le PS et l’UMP…
Tous les ingrédients d’une explosion sociale sont ainsi réunis, et une cristallisation des mécontentements semble inéluctable. Soit Hollande fait un virage à 180° en mettant en place les réformes nécessaires, et la France pourra être sauvée, soit il s’obstine dans ses erreurs, et la France ira dans le mur. Dans les deux cas, une partie des Français descendra dans la rue : autant que ce soit pour de bonnes raisons…
La phrase de la semaine :
« S’ils croient me ligoter avec leur primaire, ils se trompent. Si je suis candidat, ce sera devant le pays et pas devant l’UMP. Rien ne dit, d’ailleurs, que l’UMP existera toujours : Copé et Fillon l’ont tuée. » de Nicolas Sarkozy.
Jérôme Boué