La BCE sera-t-elle bien au rendez-vous ?

Cette semaine économico-statistique sera particulièrement chargée avec plus d’une vingtaine d’évènements, répartis équitablement entre les deux côtés de l’Atlantique.

Aux Etats-Unis, on surveillera notamment la confiance des ménages (mardi), l’enquête ISM dans le secteur manufacturier et le FOMC (mercredi), la balance commerciale et la productivité (jeudi), sans oublier les chiffres de l’emploi et l’enquête ISM dans les services (vendredi).

Dans la zone euro, on se focalisera sur les enquêtes de conjoncture de la Commission européenne et l’inflation allemande (lundi), la consommation des ménages en France et l’évolution du chômage dans les pays de l’UEM (mardi), les enquêtes PMI dans l’industrie (mercredi), la réunion de la BCE (jeudi), et les indices PMI dans les services (vendredi).

 

 

Lundi 29 avril, 11h (heure de Paris) : Recul inquiétant de l’indice de sentiment économique dans la zone euro.

Dans le sillage de la baisse des indices PMI des directeurs d’achat et de l’ensemble des indicateurs du climat des affaires dans les différents pays de la zone euro, l’indice de sentiment économique calculé par la Commission européenne pour l’UEM devrait perdre deux points en avril. Avec un niveau de 88, il confirmerait que la récession s’est installée durablement, c’est-à-dire au moins jusqu’à l’hiver 2013-2014.

 

Mardi 30 avril, 8h45 : nouvelle baisse pour la consommation des ménages en France.

Après déjà deux mois de nette baisse, la consommation des ménages français devrait enregistrer un troisième mois consécutif de repli. Elle reculerait ainsi de 0,6 %.

L’augmentation du chômage, la baisse du pouvoir d’achat, l’aggravation de la pression fiscale et la faiblesse de la confiance des ménages sont les principales explications de cette morosité. Seules la faiblesse des prix du pétrole et la multiplication des promotions en tous genres devraient permettre d’éviter une forte baisse.

Une chose est sûre : la croissance française a perdu son principal moteur pour longtemps.

 

Mardi 30 avril, 11h : nouveau record pour le taux de chômage de la zone euro.

Comme cela s’observe depuis bientôt un an, le taux de chômage de la zone euro devrait atteindre un nouveau record historique en mars. Après avoir atteint la barre des 12 % en février, il serait désormais de 12,1 %.

Cette tendance n’est que la conséquence logique de la récession eurolandaise et elle n’est donc pas près de s’inverser. Les 13 % devraient être dépassés d’ici la fin 2013.

 

Mardi 30 avril, 16h : quasi-stagnation de la confiance des ménages américains.

Après une forte baisse surprise en mars, l’indice de confiance des ménages du Conference Board devrait se stabiliser à un niveau de 60 en avril, contre 59,7 le mois précédent.

Les ménages américains restent notamment inquiétés par la faiblesse des créations d’emploi. Néanmoins, la baisse des cours pétroliers devrait permettre d’éviter une nouvelle baisse de la confiance.

 

Mercredi 1er mai, 14h30 : L’indice ISM dans l’industrie américaine recule légèrement.

Prolongeant sa forte baisse de mars (- 2,9 points), l’indice ISM des directeurs d’achat américains dans le secteur manufacturier devrait encore reculer en avril. Certes, il ne perdrait que 0,3 point, mais avec un niveau de 51, il confirmerait que l’industrie américaine recommence à souffrir.

 

Mercredi 1er mai, 20h : La Fed continuera sa politique ultra-accommodante pendant encore longtemps.

Face à la fragilisation de l’économie américaine ces dernières semaines, la Fed n’a pas le choix : elle doit maintenir sa politique monétaire ultra-accommodante au moins jusqu’à la mi 2014. C’est ce qu’elle devrait indiquer à l’issue du FOMC du 1er mai.

 

Jeudi 2 mai, 13h45 : la BCE se décide enfin à baisser son taux refi.

Alors qu’elle reste sourde au retour de la récession depuis 2012, la BCE n’a désormais plus le choix : elle doit agir.

Certes, Mario Draghi a déjà sauvé la zone euro à deux reprises depuis qu’il est à la tête de la BCE. Mais, désormais, il faut aller plus loin. Sauf mauvaise surprise, il devrait donc engager un nouvel assouplissement monétaire.

Le seul hic est que la baisse du taux refi devrait être limitée à 0,25 point. Ce qui sera encore insuffisant pour engager une forte dépréciation de l’euro/dollar. C’est bien là le drame : à force d’avoir tardé à agir et ne souhaitant pas affoler les dirigeants allemands, la BCE restera trop frileuse et ne pourra pas mettre fin à la récession.