Crise économico-politique, taux longs : SauvezLaFrance.com (E&S n°250)

Humeur :

SauvezlaFrance.com.

« Mais faites quelque chose, bon sang ! » Devant l’attentisme de nos dirigeants et face aux multiples crises que rencontre la France depuis deux décennies, combien de fois ce cri du cœur n’a-t-il pas été lancé ? D’ailleurs, c’est à force d’entendre cette remarque et devant le peu de réaction des dirigeants français que j’ai écrit « le dictionnaire terrifiant de la dette » de manière à sensibiliser les Français sur les dangers qui nous menacent.

Aujourd’hui, dans le prolongement du succès de ce livre et pour répondre aux nombreuses demandes qui m’ont été adressées en ce sens, j’ai décidé de lancer une pétition sur Internet : www.SauvezlaFrance.com.

En effet, il faut arrêter de faire l’autruche : la situation économique de la France est de plus en plus catastrophique. Et pour cause : la croissance a été nulle au cours des cinq dernières années, la récession est de retour, le chômage flambe et la dette publique devrait atteindre 100 % du PIB d’ici la fin 2013. Pour ne rien arranger, la crise politique qui sévit depuis quelques semaines fait craindre un véritable chaos.

Bref, l’heure est grave et il est urgent de réagir. Pourtant, bien loin de prendre le taureau par les cornes et continuant de se voiler la face, le Président Hollande et le gouvernement Ayrault préfèrent le dogmatisme et la méthode Coué. Pis, ils veulent continuer à augmenter la pression fiscale et la dépense publique, qui atteignent déjà des niveaux pléthoriques. Soyons clairs : avec cette double erreur, la récession va encore s’aggraver, le chômage augmenter et la dette publique battre de nouveaux records. Est-ce vraiment cela que nous voulons pour notre douce France ?

Certainement pas. C’est pourquoi, il est grand temps de dire STOP ! et d’inverser la tendance. Aussi, devant la dictature du politiquement correct et face à l’omerta économique ambiante, je vous propose de crier tout haut la nécessité d’un véritable changement vers une politique économique plus pragmatique et plus efficace. Celle-ci devra notamment passer par moins d’impôts et moins de dépenses publiques superflues. Une fois que ces deux évolutions auront été engagées, la France pourra retrouver le chemin de la croissance, mais aussi celui de la crédibilité économique et, in fine, sortir par le haut de cette crise qui n’en finit plus.

Exigeons donc simplement du gouvernement français qu’il s’engage à abaisser au plus vite le poids des impôts et des dépenses publiques dans le PIB vers le niveau moyen qui prévaut dans la zone euro, en l’occurrence 41 % et 49 %, contre actuellement 46 % et 57 % dans l’Hexagone (estimations 2013). Ces poids sont devenus insupportables et ruinent l’avenir de la France.

Alors disons Non ! au dogmatisme et Oui ! au retour de la croissance dans notre beau pays.

Oui, je signe la pétition pour que, d’ici 2017, en France, le poids des dépenses publiques dans le PIB passe de 57 % à 49 % et celui des prélèvements obligatoires reculent de 46 % à 41 % !

 

Merci pour nos enfants.

 

 

Marc Touati



Quid de l’économie et des marchés cette semaine :

Baisse des taux longs français : bonne ou mauvais nouvelle ?


Dans son malheur (récession, chômage élevé, dérapage des comptes publics, crise politique), la France bénéficie d’une chance exceptionnelle. En effet, en dépit d’un déficit public, d’une dette non-maîtrisée et d’une crédibilité politique au ras des pâquerettes, les taux d’intérêt des obligations d’Etat restent des plus faibles.

Le 8 avril dernier, le taux d’intérêt à dix ans a même retrouvé ses plus bas du début août 2012 à 1,7 %. Dans ce cadre, il pourrait être facile de penser que, quel que soit les soubresauts économiques, financiers et politiques que traverse la France, cette dernière bénéficierait d’une protection « surnaturelle » qui pourrait lui permettre de  s’affranchir de l’assainissement des comptes publics.

Taux longs français : miracle ou mauvais signe ?

Source : ACDEFI

En réalité, il n’en est rien. En effet, les obligations d’Etat sont simplement entrées dans une phase de bulle durable. Ce paradoxe s’explique principalement par le fait que, disposant d’un excès de liquidités et ne pouvant ou ne souhaitant plus prendre de risque, de trop nombreux investisseurs préfèrent se réfugier vers des placements jugés sans risque ou peu risqués.

Parallèlement, certains pays cherchant à limiter l’appréciation de leur devise, voire souhaitant la déprécier, achètent massivement des bons du Trésor en euros, bien sûr de l’État allemand, mais aussi de l’État français. C’est par exemple le cas de la Confédération helvétique, qui ne sait plus quoi faire pour stopper l’appréciation du franc suisse et éviter un trop fort ralentissement de sa croissance.

Tant que la note de la France n’est pas fortement dégradée, la dette française constitue ainsi un placement privilégié. Le jour où la dégradation sera plus marquée et donc plus conforme à la réalité, une nette correction haussière des taux d’intérêt s’opérera, avec une forte baisse des cours obligataires à la clé. D’ici la fin 2013, les taux longs français pourraient ainsi se rapprocher de la barre des 4 %.

Les nombreux détenteurs d’obligations du Trésor français pourront alors se mordre les doigts. C’est le problème avec les bulles, on ne les voit que lorsqu’elles ont éclaté. Mais, cette fois-ci, vous aurez été prévenus.

En outre, la faiblesse actuelle des taux longs n’est pas forcément une bonne nouvelle. Elle montre également qu’à l’image du Japon il y a vingt ans, la France est désormais menacée par la déflation, voire par une situation de « debt deflation ».

C’est la catégorie de crise de la dette la plus grave, c’est-à-dire celle qui allie une bulle de la dette et une phase de déflation, donc de baisse des prix. Cette dernière génère trois principaux effets pernicieux. Le premier est d’aggraver le coût réel de la dette. Ce dernier se mesure par le taux d’intérêt que l’on paie sur sa dette, duquel on soustrait l’inflation. Plus l’inflation est élevée, plus le taux réel est faible et plus le coût de la dette se réduit.

À la rigueur, lorsque le taux d’inflation est supérieur au taux d’intérêt, le taux réel est négatif et le coût de la dette est supporté par l’inflation. S’endetter revient donc à s’enrichir. À l’inverse, lorsque le taux d’inflation est n