Politique française : le grand cirque !

  

Qui aurait pu imaginer quel serait le rocambolesque feuilleton de la vie politique française de ces deux dernières années ? Personne…

Tout a véritablement commencé en mai 2011 avec le tsunami de l’affaire DSK. Président du FMI et candidat putatif à la présidentielle, Dominique Strauss-Kahn a tout perdu dans la suite 2806 du Sofitel de New York après ce fameux 14 mai 2011. Considéré par beaucoup comme une intelligence supérieure, il est apparu – au fil des nouvelles révélations sur sa vie privée – qu’il avait probablement des mœurs incompatibles avec ses responsabilités et ses ambitions personnelles. Si la réputation de séducteur de certains Présidents français est solidement établie, on pense à Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand ou Jacques Chirac, avec DSK, on a dépassé les bornes et la France s’est retrouvée sous les feux de la rampe pour de bien mauvaises raisons.

On peut dire que le grand gagnant du scandale DSK s’appelle François Hollande. En effet, son plus sérieux rival dans la course à la présidence ayant été écarté, il a pu et su s’imposer comme le champion de la gauche.

François Hollande, pour qui les astres furent décidément favorables, a également largement bénéficié de la crise économique et financière qui lui a permis de mitrailler Nicolas Sarkozy sur son bilan et de s’en prendre avec véhémence au « monde de l’argent ». Un véritable fonds de commerce qui perdure pour celui qui affirme ne pas aimer les riches, dont il fixe les revenus à un seuil de 4 000 euros mensuels. Comme affirmait Nicolas Sarkozy, « il ne doit pas s’aimer lui-même ». L’homme normal confie avoir un secret, à savoir qu’à l’inverse de Nicolas Sarkozy, il aime les gens et non pas l’argent. La haine des riches que l’on appelle justice sociale est bien au centre de la campagne et continue de faire des ravages en attisant la lutte des classes.

Le numéro de cirque se prolonge avec la «méthode Coué politique » du Président de la République qu’il préfère bien sûr appeler mobilisation ou volontarisme, alors que les prévisions du gouvernement en matière économique (croissance, chômage, déficit) ne seront jamais atteintes cette année. Quant à l’austérité, on préfère parler de « redressement dans la justice »… A ceux qui se posent la question de cet irréaliste optimisme que l’on nous sert à forte dose, la réponse vient peut être d’un ministre qui, sous couvert d’anonymat, affirme que Hollande lui a dit être extrêmement confiant pour 2013 car « il est né sous une bonne étoile… » Voilà un bien beau numéro de cirque (aux étoiles).

Le spectacle tragi-comique de la politique française s’est également manifesté à droite lors du déchirement des deux leaders de l’UMP pendant plus d’un mois, institutionnalisant l’expression : « s’entendre comme Copé et Fillon ».

Enfin, comme il n’y a pas de cirque sans numéro de clown, nous concluons par le feuilleton du bras de fer de Gérard Depardieu avec le gouvernement qui commence par le départ de l’acteur pour la Belgique et qui se termine par sa visite en Russie – qualifiée au passage de «grande démocratie» – dont il devient citoyen.

Au revoir 2012 et bonjour 2013, mesdames et messieurs, le spectacle continue …

 

La phrase de la semaine :

«La zone euro est tirée d’affaire, vous pouvez investir chez nous» de Pierre Moscovici aux politiques et aux investisseurs chinois lors de sa visite officielle.

 

rôme Boué