Hollande pourra-t-il être réélu en 2017 ?

 

Comme tous ses prédécesseurs sous la cinquième République, il semble acquis que – sauf accident – François Hollande briguera un nouveau mandat. Bien qu’en politique tout soit possible, il est clair que si l’actuel président continue sur la même ligne politique, il a de très fortes chances d’être battu en 2017.

 

En effet, s’il abuse de la méthode Coué en continuant notamment d’affirmer que la courbe du chômage va s’inverser fin 2013, le nouveau président de la République ne pourra éviter la dure réalité économique et sociale. Ainsi, le chiffre de 0,8 % de croissance du PIB annoncé par le pouvoir pour l’année 2013 relève désormais de la gageure puisque la panne de croissance devrait se prolonger et s’intensifier. En corollaire bien sûr, le chômage poursuivra sa tendance haussière, ce qui amputera encore le pouvoir d’achat et la consommation des Français, avec un impact inévitable sur la croissance. En d’autres termes, la situation économique et sociale du pays, déjà très mauvaise en 2012, sera pire en 2013, et cela peut encore s’aggraver si le pouvoir en place conserve une ligne politique basée sur des hausses d’impôts et de fortes dépenses publiques. Hollande qui est arrivé « tout beau tout neuf » en critiquant le bilan de Nicolas Sarkozy devra en 2017 défendre le sien…

 

Parallèlement, les attaques de ses alliés à savoir les écologistes et le front de gauche, devraient également s’intensifier, mettant à mal sa majorité, ce qui constituera un handicap supplémentaire.

 

Bien que la politique ne soit pas une science exacte, il faut rappeler que sous la cinquième République, aucun président sortant n’a été réélu sans avoir connu une cohabitation. Or, avec le quinquennat, la cohabitation est devenue quasiment impossible. Selon cette théorie, seule une dissolution décidée par Hollande suivie d’une cohabitation préserverait les chances de réélection de Hollande. Il faut avouer que les probabilités sont très faibles.

 

Une autre chance pour conserver la magistrature suprême, résiderait dans le redémarrage de la machine à perdre à droite. En effet, la guerre de chefs à l’UMP a prouvé que, sans Nicolas Sarkozy, la droite n’a plus de leader naturel incontesté. L’UMP se retrouve aujourd’hui dans la même situation que le PS en 1995 après l’élection de Jacques Chirac. À cette époque et alors que Delors n’avait pas voulu se présenter, la gauche n’avait plus de leader naturel et si Jospin fut désigné, la bataille de la présidentielle semblait perdue d’avance. Alors que Copé et Fillon ont beaucoup de « plomb dans l’aile », le seul qui pourrait être un véritable recours serait Alain Juppé. Le problème demeure que ce dernier est très loin de constituer la solution idéale. Tout d’abord, il apparaît comme un homme du passé voire du passif… Ainsi son nom et son action sont étroitement liés à l’ère Chirac, ce qui n’est pas un atout tant le bilan de ce dernier est catastrophique. Juppé incarne aussi le rétropédalage du pouvoir après les grandes grèves de décembre 1995 qui ont paralysé le pays. Enfin, il garde cette image de technocrate arrogant et autoritaire pour bon nombre de nos concitoyens.

 

Conjugué à la « panade à droite », le dernier élément qui pourrait sauver Hollande serait la forte montée en puissance du Front National qui aboutirait à un possible deuxième tour du président face à Marine le Pen, lui garantissant ainsi sa réélection.

 

On peut donc dire que si sur le papier, Hollande devrait perdre en 2017, l’UMP n’a pas encore trouvé les clés permettant d’envisager une victoire de la droite.

     

La phrase de la semaine :

«Il n’y a pas beaucoup de pays, où les dirigeants qui prennent des décisions courageuses ont des cotes de popularité élevées. Si l’on gouverne uniquement pour les sondages, on ne fait rien. ». François Hollande.

 

rôme Boué