Si la campagne présidentielle a été, à juste titre, mise entre parenthèses à la suite des tragédies de Toulouse et Montauban, il n’en demeure pas moins que les interrogations et les inquiétudes se multiplient sur l’issue de ces élections. Qui sera élu ? Dans quelle configuration ? Avec quelle majorité à l’Assemblée ? Quelles seront les premières mesures adoptées ? Comment évolueront les relations franco-allemandes ? Quelle sera la position de
Et pour cause : la zone euro a pour l’instant été sauvée grâce à la détermination du couple franco-allemand et ce, notamment pour éviter tout clash avant les présidentielles françaises. Une fois ces dernières passées, la dure réalité va s’imposer à tous : la crise grecque et globalement celle de l’UEM sont loin d’être terminées. En annulant une partie de la dette grecque et en accordant une énième aide à l’Etat hellène, les dirigeants eurolandais n’ont fait que mettre un gros sparadrap sur une énorme plaie qui est loin d’être cicatrisée. En fait, ils n’ont fait que gagner du temps, en attendant de voir plus clair dans la stratégie de
En somme : les Allemands se sont une fois de plus fait violence en acceptant le laxisme des autres pays eurolandais. Ils ont néanmoins posé un ultimatum à ces derniers : engagez-vous très vite à baisser vos dépenses publiques !
Si, pour le moment, les Italiens, les Espagnols et les Portugais ont réalisé des efforts notables, quitte à sacrifier encore un peu plus leur croissance, le véritable test aura lieu avec
En fait,
Et si jusqu’à présent, les Allemands ont passé l’éponge, comme ils le font depuis vingt ans, il est clair qu’ils ne le feront pas en 2012. Dès lors, si par malheur,
Ces tensions seront certainement encore plus vives si François Hollande est élu Président. En effet, dans la mesure où Angela Merkel a clairement pris position pour son concurrent, il paraît clair qu’il n’y aura pas de lune de miel franco-allemande postélectorale. A fortiori, si M. Hollande engage une augmentation des dépenses publiques, l’écart entre l’Allemagne et
Dans ce cadre, il est à craindre que le spread de taux longs entre
Compte tenu de ce triste scénario, il pourrait donc être facile de dire qu’une réélection de Nicolas Sarkozy serait plus favorable pour les marchés. Mais, il n’en est rien. Certes, un Président qui annonce que
A l’inverse, les marchés ne connaîtront pas de vague euphorique si Nicolas Sarkozy est réélu. D’une part, parce que, c’est sous son mandat que les dépenses publiques ont atteint des sommets historiques. D’autre part ; parce que son programme est loin de garantir le sauvetage de l’euro. Pis, en faisant de l’Europe un bouc-émissaire à nos problèmes de sécurité et de compétitivité, le Président sortant s’est déjà remis les Allemands à dos.
En conclusion, quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle, le couple-franco-allemand va souffrir et la zone euro avec. Après les élections, il faut donc se préparer à une nette remontée des taux longs, à une nouvelle dégradation de la note de la dette publique française et à une vague baissière sur les marchés boursiers. Espérons que les candidats et les médias prendront rapidement la mesure de ces dangers et sauront élever le débat. Mais, malheureusement, rien n’est moins sûr.
Marc Touati