Alors que l’année 2010 vient de s’achever et que nous sommes à 17 mois de l’échéance présidentielle, l’année 2011 s’annonce déterminante.
A droite tout d’abord, le défi est de taille pour Nicolas Sarkozy. En effet, s’il laisse planer un doute soigneusement calculé sur sa candidature, il semble manifeste qu’il se présentera à sa propre succession. Le problème demeure que Sarkozy est à un niveau historiquement pas dans les sondages (24% selon TNS SOFRES). A titre de comparaison, à situation et échéance analogues, François Mitterrand disposait de 56% de bonnes opinions, VGE de 55% et Chirac de 50%. Il s’agit donc pour Nicolas Sarkozy de reconquérir l’opinion. Ce dernier devra notamment reconquérir l’électorat populaire et âgé qui lui fait particulièrement défaut. Sans oublier tous les déçus du sarkozysme parmi lesquels certains seront tentés de rejoindre le Front National.
Le Président devra agir principalement sur 2 fronts : tout d’abord la forme, car son image reste fortement attachée à la cérémonie caricaturale du Fouquet’s. Il devra notamment prendre de la hauteur afin de ne plus apparaître comme un homme de clan mais comme le Président de tous les Français. Sur le fond ensuite, Nicolas Sarkozy devra continuer d’œuvrer à la modernisation du pays et à poursuivre le rythme des réformes. Il devra notamment attacher une importance particulière aux questions relatives à la sécurité. Il faut en effet rappeler que ce thème a constitué un enjeu majeur des élections de 2002 et de 2007, et nul doute qu’il en sera de même en 2012. Très attendu sur la question avant son élection, Nicolas Sarkozy devra en temps voulu défendre un bilan qui pourrait s’avérer décisif.
Sur le front économique, la partie s’annonce serrée car, malgré ses talents oratoires, le Président ne pourra pas s’abriter derrière la crise pour justifier la situation actuelle : dérapages des finances publiques, dette, chômage, croissance molle.
Pour le PS, l’année 2011 sera également une année charnière. Alors que Nicolas Sarkozy est déjà en campagne, le PS reste empêtré dans des guerres intestines et n’est pas encore en ordre de marche. Pour ce faire, à l’image de la lettre aux français de François Mitterrand, il lui faut d’abord établir un véritable projet de société et se doter d’un leader. De fait, les primaires de l’automne 2011 seront déterminantes, avec 3 cas de figures possibles.
Premièrement, le moins probable : DSK se présente aux primaires et est battu comme en 2007. Mais il y a peu de chances qu’ayant côtoyé les grands de ce monde, l’actuel Président du FMI n’accepte de descendre dans l’arène politique et de faire le tour des fédérations du PS… 2° cas de figure, à l’instar de De Gaulle en 1958, DSK est appelé comme l’homme providentiel et représentera la gauche sans passer par la case primaires. 3° cas de figure : DSK renonce à
La phrase de la semaine :
«Est ce que je suis normal ? Oui. Mais je crois que le temps d’un Président normal est venu». de François Hollande dans Le Nouvel Observateur
Jérôme Boué