Des marchés sourds aux alertes du FMI et aveuglés par le pétrole.

Le FMI a beau réviser à la baisse ses prévisions de croissance et prévenir la communauté internationale que l’économie mondiale reste menacée par une nouvelle crise, les marchés boursiers n’en ont cure. Ils préfèrent au contraire croire aux miracles et continuer de progresser en dépit des menaces. Nous sommes donc bien revenus dans ce que l’on appelle un « bull market », c’est-à-dire un marché qui préfère ignorer les dangers et croître coûte que coûte. Certes, il faut reconnaître que les prévisions du FMI sont rarement exactes. Il y a encore quelques mois, celles-ci faisaient d’ailleurs état d’une croissance mondiale forte, d’un Brésil simplement en petite forme passagère, d’une zone euro en plein boom et d’une France qui s’apprêtait à fortement redémarrer. Aujourd’hui, ce même FMI est loin de cet optimisme béat. Ses prévisions pour 2016 sont ainsi bien plus ternes. Il anticipe par exemple une croissance mondiale de 3,2 %, contre 3,6 % en octobre dernier. A titre d’illustration, souvenons-nous qu’en octobre 2014, il annonçait une croissance mondiale de 3,8 % pour 2015 et que cette dernière a finalement été de 3,1 % (chiffre d’ailleurs non définitif). C’est dire combien la prévision actuelle du FMI risque malheureusement de s’avérer encore trop optimiste… Pour notre part, nous continuons de prévoir une progression du PIB mondial d’environ 2,4 % cette année, ce qui signifie que, si nous avons raison, les marchés risques d’encaisser pas mal de déceptions et de déconvenues d’ici la fin 2016. Autrement dit, alimenté par « l’opium » diffusé massivement par les banques centrales, l’aveuglement collectif continue sur les marchés financiers. Le réveil n’en sera malheureusement que plus douloureux lorsqu’il faudra affronter la réalité de la décélération de l’activité économique internationale. En conséquence et conformément aux prévisions que nous établissions il y a environ un an, la volatilité va rester extrêmement forte sur les marchés boursiers. Pour le Cac 40, cela se traduira par de nombreux allers-retours entre 3 800 et 4 600. La fourchette haute étant sur le point d’être atteinte, il faut donc se préparer à une dégringolade imminente.