Croissance et sécurité : l’Europe et la France en échec.

Malheureusement, que ce soit en matière de croissance, de chômage, de dette publique ou de sécurité, la France et l’Europe se rejoignent dans leur manque de clairvoyance et leur déni de réalité. Et ce, depuis plus de vingt ans. En effet, la faiblesse structurelle de la croissance, l’incapacité à faire baisser fortement et durablement le chômage, l’augmentation de la dette publique à environ 100 % du PIB ou la radicalisation de certains « enfants de la patrie » qui ont réussi à semer la peur et la mort à Paris et à Bruxelles ne sont pas tombées du ciel en quelques mois. Même s’ils sont évidemment très différents, tous ces tristes évènements étaient tout à fait prévisibles depuis au moins quinze ans. Encore fallait-il avoir le courage de regarder la réalité en face et de prendre les mesures adéquates suffisamment tôt. Mais non, à cause d’un manque criant de réalisme, les dirigeants eurolandais n’ont cessé de vouloir faire croire que tout était sous contrôle. En vain. Et c’est bien là le drame des attentats de ces dernières années. Au-delà de l’horreur humanitaire qu’ils engendrent, ils distillent un doute quant à la capacité des dirigeants français, belges et européens à circonscrire ces risques et à assurer la sécurité physique des entreprises et des citoyens. Or, sans sécurité, pas de confiance. Et sans confiance, moins d’investissement et de consommation, donc moins de croissance et plus de chômage. Le raisonnement est malheureusement impitoyable : si déjà avec un environnement relativement sûr, la croissance en France et dans la zone euro est structurellement molle, que va-t-elle devenir avec un risque terroriste majeur ?