Les banques de nouveau dans l’œil du cyclone…

Quatre banques italiennes au bord de la faillite, 200 milliards d’euros de créances douteuses pour l’ensemble du système bancaire transalpin, résultats décevants pour de nombreuses banques européennes et notamment pour la Société Générale, risques de défaut grandissants à travers la planète eu égard au ralentissement de la croissance mondiale… Il n’en a pas fallu plus pour susciter un mouvement de panique boursière sur de nombreuses banques, en particulier en Europe. Sur la seule journée du 11 février, le cours de la Société Générale a ainsi perdu 12,6 %, subissant alors un plongeon de 33,6 % depuis le début 2015 ! Et ce n’est pas la remontée des jours suivants qui a permis de rassurer les investisseurs. Même si nous sommes encore loin du marasme qui a suivi la faillite de Lehman Brothers, ce retour en force des vieux démons de la crise bancaire rappelle que le système bancaire et financier eurolandais reste très fragile, notamment parce qu’il est menacé par une nouvelle phase d’aggravation des créances douteuses qui pourrait voir le jour dans les prochains mois. En effet, en dépit des apparences et des promesses de bonne gestion, « le ménage » n’a pas forcément été bien fait dans de nombreuses banques européennes. Certes, ces dernières bénéficient de l’aide pléthorique de la BCE, notamment depuis la fin 2011 avec le début des opérations non-conventionnelles, ensuite de 2012 à 2015 avec les baisses du taux refi, désormais à 0,05 %, et enfin avec la « planche à billets » de 60 milliards d’euros par mois depuis mars 2015. Cependant, au-delà de ces cadeaux sans limite, les banques européennes doivent faire face à trois handicaps majeurs. Primo, des règles prudentielles de plus en plus contraignantes. Secundo, une croissance économique historiquement faible, en dépit d’un léger rebond l’an passé, qui est d’ailleurs déjà en train de s’étioler. Tertio, la baisse excessive des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Mais ce n’est pas tout ! Car, pour le moment cet équilibre très fragile ne prend absolument pas en compte le risque de réactivation de la crise de la dette publique. Dans ce cadre, même si, pour l’instant, la situation apparaît sous contrôle, la probabilité d’une nouvelle crise bancaire demeure élevée. Ce qui signifie qu’après cinq belles années en termes de profits et de valorisation boursière, les banques européennes pourraient connaître quelques trimestres difficiles. En attendant des jours meilleurs… en 2018.