France-Chine : pourquoi tant de mensonges ?

Qu’est-ce qui peut bien réunir deux évènements aussi éloignés que la publication des comptes nationaux chinois et le « plan d’urgence pour l’emploi » de François Hollande ? La réponse est malheureusement simple : le déni de réalité. En effet, alors que les principaux indicateurs avancés de l’activité économique de l’Empire du milieu faisaient état d’une quasi-récession, le PIB chinois a progressé de 1,6 % au quatrième trimestre 2015, enregistrant un glissement annuel de 6,8 %, soit seulement 0,1 point de moins qu’au trimestre précédent. S’il s’agit bien d’un plus bas depuis le premier trimestre 2009, nous sommes donc loin de la bérézina que pouvaient laisser envisager les derniers indices des directeurs d’achat à 48,2 dans l’industrie et 49,4 dans les services, c’est-à-dire bien en-deçà de la barre des 50 censée représenter la frontière entre la progression et le recul de l’activité. En d’autres termes, soit les enquêtes Caixin Markit des directeurs d’achat sont fausses, soit les comptes nationaux du Bureau national des statistiques de Chine « ne nous disent pas tout »… Des « esprits malveillants » pourraient nous dire que tout le monde sait que les statistiques chinoises sont fausses, qu’elles sont dictées par le gouvernement et que rien de tel ne pourrait se produire dans des pays occidentaux démocratiques, notamment en Europe et en particulier en France. Que nenni ! Ainsi, sans même remonter aux acrobaties régulières de l’INSEE, le Président de la République française nous a encore montré lundi dernier, avec son « plan d’urgence pour l’emploi » qu’il était au moins aussi fort que son homologue chinois Xi Jinping. En effet, plutôt que d’affronter la réalité en face et d’engager une profonde réforme du marché du travail, condition sine qua non pour faire enfin baisser le chômage, ce énième plan « de la dernière chance » s’est contenté de contourner les obstacles et de faire primer le marketing sur le courage économico-politique. Pour être clair et direct, au risque de faire de la peine à certains : ce plan représente avant tout des soins palliatifs mais pas un traitement préventif du fléau du chômage…