L’heure de la relève n’a pas encore sonnée.

 

A gauche comme à droite, les nouvelles générations de politiques jouent des coudes pour faire leur place au soleil. A gauche tout d’abord, les « éléphants » – DSK, Fabius, Aubry et Hollande – doivent faire face à la jeune garde montante. Manuel Valls pour commencer incarne la jeunesse et le dynamisme, et pour beaucoup, l’avenir du PS. Cela dit, lorsque l’on connaît le nombre de prédateurs sévissant dans la jungle politique, Manuel Valls apparaît encore comme un peu « vert » mais devrait, à l’instar des grands vins, se bonifier avec l’âge. Vincent Peillon ensuite, qui incarne la dissidence, non pas dans son parti mais envers son ex-patronne, Ségolène Royal, dont il est désormais le meilleur ennemi. Malheureusement, ses querelles avec l’ex candidate PS ne l’ont pas grandi et Vincent Peillon semble avoir succombé à la « politique politicienne ». Au final, avec ses petites phrases et ses dérapages fréquents, il est encore loin d’avoir la stature d’un homme d’Etat. Arnaud Montebourg enfin, avocat et brillant orateur, a davantage marqué les esprits par son coté vindicatif que par ses idées. Celui qui affirmait que « le plus gros défaut de Ségolène Royal était François Hollande », s’était fait taper sur les doigts comme un étudiant insolent. Il semble également que ce dernier n’ait pas encore la stature d’un homme d’Etat.

 

A droite, on se souvient des « rénovateurs » (Madelin, Longuet, Noir, Carignon et Léotard) qui avaient tenté sans succès, à la fin des années 80, de pousser Jacques Chirac vers la sortie. Actuellement, celui qui apparaît comme le mieux placé pour succéder à Nicolas Sarkozy s’appelle – et ce n’est un secret pou personne – François Fillon. Certes affaibli par la cuisante défait de son camp aux régionales, il demeure toutefois une « valeur sûre » à droite. Ses expériences de Ministre ainsi que ses trois années passées à Matignon en font désormais un présidentiable crédible à droite. A l’inverse de Nicolas Sarkozy, sa personnalité rassure et rassemble l’électorat UMP. Mais attention, le passé nous a montré que, loin d’être un tremplin, Matignon est une véritable machine à broyer les candidats potentiels à la présidence. Ainsi, si Fillon venait à rester encore deux ans rue de Varenne, il pourrait bien en faire les frais…

 

« Maçon c’est certain, Franc, c’est moins sur », c’est ainsi que François Fillon avait décrit un autre successeur possible à Nicolas Sarkozy : Xavier Bertrand. Omniprésent lors de la première moitié du quinquennat, annoncé comme premier ministrable, ce dernier est désormais en perte de vitesse et semble peu à même de rassembler son camp. Son principal rival s’appelle Jean-François Copé, qui a pour qualité première d’incarner une vraie rupture avec le sarkozysme. Cela pourrait servir sa carrière en cas de défaite de Nicolas Sarkozy en 2012. Enfin, ne pas oublier l’outsider François Baroin, qui aurait été nommé Ministre du Budget afin de faire barrage aux ambitions de Jean-François Copé. Encore un peu jeune et inexpérimenté, comme le montre son récent lapsus sur la notation de la dette de la France, il devra se défaire de l’étiquette Chirac qui lui colle à la peau.

 

C’est également le cas de Dominique de Villepin et d’Alain Juppé qui, bien que faisant partie de l’ancienne génération, sont toujours à l’affût. Etant tous deux marqués au fer rouge par le sceau du chiraquisme, ils auront beaucoup de mal à incarner l’avenir… Ce fut d’ailleurs le tour de force de Nicolas Sarkozy en 2007 : appartenir au gouvernement sortant et incarner la rupture. Chapeau l’artiste !

 

La phrase de la semaine :

«Si l’Euro baisse, ce n’est pas en soi un drame » de Nicolas Sarkozy, au cours du petit déjeuner des dirigeants de la majorité le 25 mai