L’endettement public de
Cet indicateur est cependant insuffisant pour analyser la situation de
En fait ce qui importe, c’est la capacité de remboursement de la dette et donc la flexibilité budgétaire. Dans ce domaine,
Face à cette situation très inquiétante, quelles sont les solutions ? Tout d’abord, espérer le retour de la croissance, seul véritable moyen de couvrir la charge financière de notre dette. Malheureusement, la faiblesse de la demande intérieure (voire ci-dessous), ainsi que la chute de notre compétitivité extérieure (en raison du coût élevé de la main d’œuvre) réduisent fortement notre potentiel de croissance : 2% semble un seuil difficile à franchir (vers le haut)
Autre solution, vendre des actifs publics pour alléger le passif. Dans ce domaine, la marge de manœuvre est très limitée : il reste peu d’entreprises à privatiser et l’Etat ne va pas vendre les « bijoux de la couronne » (le Louvre ou le Château de Versailles) pour se désendetter. Ensuite, on peut penser à l’inflation, qui allègerait le poids des dettes. Sauf que celle-ci ne se décrète pas ! L’importance du chômage en France (10,2%) limite la hausse des salaires, donc du niveau de vie, ce qui devrait affecter la demande potentielle et, donc, une éventuelle hausse des prix. Par ailleurs, nous sommes dans un marché unique et si nos partenaires, en particulier l’Allemagne, refusent la dérive inflationniste (on connait la répulsion de ce dernier pays à cet égard), nous serions obligés de nous aligner ; faute de quoi, notre compétitivité se détériorerait et notre déficit commercial s’agrandirait. Par ailleurs, notre participation à la zone euro interdit toute dévaluation compétitive ou manipulation des taux d’intérêt (
Reste donc une seule solution : entreprendre les réformes difficiles on en convient, susceptibles, d’une part, de relancer la croissance et, d’autre part, de diminuer les dépenses publiques ; à savoir : réduction du coût de la décentralisation (résultant de l’empilement des strates territoriales), ajustement des régimes sociaux (et donc aménagement des retraites et réforme de l’assurance maladie), diminution du nombre des fonctionnaires (publics et territoriaux), efforts renouvelés en faveur des entreprises moyennes, créatrices d’emplois et généralement oubliées par les gouvernements.
Sinon, nous serons obligés, humiliation suprême, de faire appel au FMI ou au FME, (Fonds Monétaire Européen), s’il est créé d’ici là, qui nous imposera ce que nous n’aurons pas eu le courage de mettre en œuvre par nous-mêmes.
Bernard MAROIS
Professeur Emérite HEC PARIS
Président du Club Finance HEC