Etats-Unis: les créations d’emplois sont de retour

L’actualité économico-statistique sera dense cette semaine aux Etats-Unis. Nous suivrons les revenus et les dépenses des ménages (lundi), ainsi que la publication des indices ISM des directeurs d’achat, tout d’abord dans l’industrie manufacturière (lundi également), puis dans les services (mercredi). Enfin l’attention se focalisera sur le rapport sur l’emploi (vendredi).

De l’autre côté de l’Atlantique, nous connaîtrons mardi la première estimation de l’inflation dans la zone euro. Enfin nous suivrons jeudi les réunions de la BoE et de la BCE ainsi que leurs décisions respectives sur le taux de repo et le taux refi pour le mois de mars.

 

Lundi 1er mars, 14h30 (heure de Paris) : les revenus et les dépenses des ménages américains augmentent encore en janvier.

Après avoir progressé pour un cinquième mois consécutif en novembre, les revenus des ménages américains ont affiché une hausse de 0,4 % en décembre. Pour le mois de janvier, nous anticipons une progression de 0,4 % des revenus aux Etats-Unis, dans le sillage du taux de chômage qui a accéléré sa décrue pour revenir au niveau de 9,7 % en janvier. Sans oublier les salaires horaires et hebdomadaires qui continuent d’augmenter, de respectivement 0,3 % et 0,6 % en janvier atteignant dans les deux cas un glissement annuel de 2,5 %. Dans ce cadre, les dépenses des ménages qui avaient déjà augmenté de 0,2 % en décembre devraient confirmer leur bonne tenue et afficher une hausse de 0,5 % en janvier.

Lundi 1er mars, 16h : petite baisse de l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière en février.

Après avoir régressé en novembre à 53,7, l’indice ISM manufacturier qui est reparti à la hausse depuis décembre, a atteint en janvier un plus haut depuis août 2004 à 58.4. Suite à la forte hausse du mois de janvier, nous anticipons une petite correction de l’indice ISM manufacturier qui devrait légèrement se replier au niveau de 57,6 en février.

Mardi 2 mars, 11h : l’inflation se stabilise dans la zone euro en février.

Après six mois consécutifs de déflation dans la zone euro, le glissement annuel des prix à la consommation qui est repassé en territoire positif depuis novembre 2009 a atteint 1 % en janvier. Cependant il n’y a pas d’inquiétude à avoir puisque le retour de l’inflation dans la zone euro correspond à un mouvement de correction logique de la baisse des prix observée il y a un an. Cet effet de base haussier commence déjà à s’estomper et le glissement annuel des prix à la consommation devrait se stabiliser à 1% en février.

Mercredi 3 mars, 16h : nouvelle hausse de l’indice ISM non-manufacturier en février.

Après être repassé sous la barre des 50 tant en novembre qu’en décembre, l’indice ISM non-manufacturier a progressé de 1,4 point en janvier pour atteindre un niveau de 50,5. Si l’euphorie n’est pas de mise, l’investissement des entreprises est bien de retour aux Etats-Unis, non seulement dans l’industrie mais aussi dans les services. De fait, nous anticipons une nouvelle hausse de l’indice ISM non-manufacturier qui devrait atteindre un niveau de 51,5 en février, soit un plus haut depuis mai 2008.

Jeudi 4 mars, 13h : statu quo pour les taux de la Bank of England.

Le maximum a été fait outre manche sur le front de la politique monétaire et la Banque d’Angleterre maintiendra son taux de base à 0,50 % en mars. Cependant, le retour d’une variation annuelle positive tant du PIB que des prix va évidemment changer la donne, et nous anticipons que la Bank of England commencera à augmenter son taux de base à partir de l’automne 2010, avec un taux de repo de 1,5 % fin 2010.

Jeudi 4 mars, 13h30 : la BCE laisse son taux refi inchangé en mars.

Il semblerait que la BCE se soucie enfin de la croissance eurolandaise et fasse passer le pragmatisme devant le dogmatisme. En effet l’institut Francfortois a confirmé qu’il ne remonterait pas ses taux directeurs avant septembre prochain. Dans ses conditions nous confirmons nos prévisions d’une hausse des taux directeurs de la BCE au plus tôt à l’automne 2010, avec un taux refi d’au plus 1,5 % fin 2010. Cependant la vigilance reste de mise car la BCE pourrait bien changer son fusil d’épaule en cas de bonne surprise sur la croissance ou d’une inflation qui augmenterait plus que prévu.

Vendredi 5 mars, 14h30 : le taux de chômage reste stable et les créations d’emplois sont de retour aux Etats-Unis.

Après avoir atteint un sommet de 10,1 % en octobre, puis avoir reculé à 10 % en novembre et décembre, le taux de chômage a accéléré sa décrue, atteignant un niveau de 9,7 %, un plus bas depuis août 2009. Par ailleurs la job machine américaine a encore détruit 20 000 emplois en janvier et ce presque exclusivement dans le secteur de la construction, du fait de conditions climatiques difficiles.

Néanmoins alors que tous les moteurs de la reprise sont en marche, nous anticipons la création de 30 000 emplois en janvier ainsi qu’une poursuite de la stabilisation du taux de chômage au niveau de 9,7 %.

Jérôme Boué