Comme chaque début d’année, c’est l’heure des bilans. Bilan économique, bilan financier et aussi bilan de nos prévisions. Sur tous ces plans, 2009 restera une année inoubliable. Tout d’abord, parce que
Dans ce cadre, le bilan de nos prévisions 2009 apparaît comme l’un des meilleurs crus depuis 1998, date à laquelle nous avons commencé à nous livrer à cette exercice (à l’époque nous étions à
Nous n’avons aucunement la prétention d’avoir toujours raison ou de pouvoir tout prévoir. Bien au contraire, nous savons depuis quinze ans d’exercice de ce métier que la prévision économique et financière est ô combien difficile, sujette à caution et dépendante de nombreux paramètres parfois non-maîtrisables. Voilà pourquoi, nous nous efforçons de réaliser des prévisions principalement basées sur les fondamentaux économiques et indépendantes de toute contingence spéculative, politique ou partisane. C’est dans ce cadre que nos plus mauvaises périodes en matière de prévisions ont été consécutives aux attentats du 11 septembre 2001 ou encore fin 2008 après la faillite sauvage de Lehman Brothers, car qui pouvait prévoir de tels évènements et réaliser des prévisions économico-financières en conséquence ? A l’inverse, dès que les fondamentaux économiques reprennent le dessus et que leur action n’est pas entachée par des évènements exogènes et imprévisibles, alors nos prévisions sont confortées par la réalité. Ce fut par exemple le cas entre 1998 et 2000, puis de 2003 à 2007 et enfin en 2009. Et très souvent, comme l’an passé notamment, ces prévisions étaient en fort décalage par rapport au consensus. Il s’agit d’ailleurs là, d’une règle vérifiée à de multiples reprises : le consensus a très souvent tort.
Ainsi, lorsque le 9 mars 2009, le Cac 40 atteint 2500 points, l’écrasante majorité des économistes apparaît formelle : le krach ne fait que commencer et les 1500 points sont inévitables à court terme. Certains vont même jusqu’à conseiller de vendre toutes ses actions et d’acheter des terres arables… De notre côté, nous maintenons que la baisse du Cac est excessive et que ce dernier retrouvera les 3800 points d’ici la fin 2009. Ce dernier terminera l’année à 3936…
Dans le même temps, alors que le consensus (encore lui) annonçait une récession américaine durable et plus grave que dans la zone euro, nous expliquions que le recul du PIB serait moins fort aux Etats-Unis que de ce côté-ci de l’Atlantique et que la reprise serait au rendez-vous dès l’été. Résultat des courses : la baisse annuelle moyenne du PIB en 2009 devrait avoisiner les 3,9 % dans la zone euro, contre 2,2 % outre-Atlantique. Parallèlement, le rebond de l’activité américaine a eu lieu dès l’été et s’est même intensifié au cours de l’automne, avant une nouvelle accélération en 2010. Quant à la zone euro, elle a également redémarré mais à un rythme beaucoup plus fragile, confirmant notamment que
Autre prévision consensuelle déjouée par la réalité, celle de l’écroulement de
Enfin, et comme nous l’avions également pressenti, les grands perdants du monde émergent ont été les pays d’Europe de l’Est qui ont vite pris les défauts de leurs grands frères d’Europe de l’Ouest, à savoir la mollesse économique. Du côté français, nous étions également parmi les très rares à annoncer que la croissance reviendrait dès 2009 et avions même des prévisions plus optimistes que le gouvernement, ce dernier ayant dû, devant la réalité, se rallier à « notre cause ». Pour autant, nous n’avons pas manqué de dénoncer la dérive des comptes publics et l’inefficacité croissante des dépenses publiques qui, malheureusement, ne cessent de se confirmer.
Par ailleurs, sur le front des taux d’intérêt, les taux directeurs des principales banques centrales de la planète sont bien restés bas en 2009 et les taux longs ont bien retrouvé le chemin de la hausse depuis la fin de l’automne comme annoncé.
En outre, le baril s’est bien stabilisé autour des 80 dollars, qui est d’ailleurs le niveau d’équilibre que nous annoncions dès 2008 lorsque le consensus prévoyait un baril durablement au-dessus des 150, voire des 200 dollars et, par charité, nous ne parlerons pas de ceux qui anticipaient les 300 dollars pour 2009.
Enfin, notre bilan 2009 reste légèrement entaché par l’évolution de l’euro/dollar. En effet, alors que, comme anticipé, l’euro a bien touché les 1,25 dollar début 2009, la politique de
« Alors heureux ? » Questionneront certains face à ce bilan très favorable. Ne soyons pas hypocrites, ce bilan nous satisfait amplement et nous espérons qu’il en est de même pour l’ensemble de nos lecteurs. Pour autant, le plus dur reste à venir, à savoir, faire au moins aussi bien en 2010. Ce sont certainement ces challenges et cette remise en question permanente qui nous permettent d’avancer avec toujours les mêmes objectifs : nous tromper le moins possible et satisfaire au mieux nos clients. Excellente année à tous.
Marc Touati